La Coordination rurale (CR) s'inquiète mardi dans un communiqué du vote du Sénat en faveur d'une loi pénalisant la négation du génocide arménien. Elle redoute que par riposte, la Turquie ferme ses frontières aux bovins français.
« Sans compétence sur le fondement de cette proposition, la Coordination rurale s'en tient à dénoncer les dégâts collatéraux que subiront les producteurs de viande si Ankara ferme définitivement ses frontières », souligne le syndicat.
« Depuis septembre 2011, la possibilité d'exporter des animaux maigres ou gras vers ce pays avait concouru à l'amélioration des cours. Ce nouveau débouché ne permettait plus aux grands abattoirs français en situation d'oligopole d'imposer leur prix aux producteurs. Les efforts consentis par les éleveurs pour s'adapter aux contraintes du marché turc, notamment du point de vue sanitaire, risquent ainsi d'être vains et leurs espoirs de sortir du marasme économique, anéantis », ajoute la CR.
A l'inverse, l'adoption par le Sénat de la loi ne soulève pas d'inquiétudes à la Fédération nationale bovine (FNB) comme ce fut le cas lors de son passage devant l'Assemblée nationale.
« Les premiers échos que nous avons à l'heure actuelle [des entreprises qui exportent vers la Turquie, NDLR] ne sont pas préoccupants, insiste Pierre Chevalier, le président de la FNB. Il s'agit d'un produit alimentaire destiné à un marché de 80 millions de consommateurs. Les représailles porteront d'abord sur des produits industriels. Nous n'avons aucune inquiétude. »