Lors de son audition le mercredi 24 avril 2013 par la mission sénatoriale sur la filière de la viande en France et en Europe, Dominique Langlois, le président d'Interbev, a levé le voile sur les discussions en cours pour rétablir des flux commerciaux avec la Turquie.
« Nous prévoyons d'organiser une nouvelle mission d'ici à quinze jours, trois semaines pour reprendre une place dans ce pays. » Mais ce retour serait sur des bases différentes de 2012, en privilégiant les exportations de viandes à celles de bovins finis prêts à abattre.
L'interprofession préfère donc exporter des broutards et des carcasses et éventuellement apporter du savoir-faire pour l'amélioration des conditions d'engraissement et l'optimisation des coûts. « Pour ne pas heurter la sensibilité de certaines familles professionnelles d'Interbev, dont les commerçants en bestiaux, nous avons prévu, lors de périodes de très forte demande, de ne pas nous interdire d'avoir quelques expéditions d'animaux finis à la marge, poursuit Dominique Langlois. Mais vraiment à la marge. Il n'est pas question d'envoyer à l'extérieur notre activité » [en particulier celle de l'abattage, NDLR].
Pour le président de l'interprofession, procéder de cette façon s'avérerait plus durable. D'abord parce que cela ne mettrait pas de nouveau à mal les entreprises d'abattage. « Nous avons perdu 6 % d'activité en 2012, nous sommes à -8 % à la fin de mars, rappelle Dominique Langlois. Nous sommes dans une situation de crise considérable. Les prix [des jeunes bovins, NDLR] augmenteront peut-être moins vite mais de façon plus durable. On a vu les cours augmenter de façon fulgurante en 2012. Et depuis l'arrêt [du commerce avec la Turquie, NDLR], la baisse est considérable car nous n'avons pas de marchés suffisamment importants pour tirer vers le haut les jeunes bovins ».
Dominique Langlois a également ajouté qu'il avait bon espoir que les courants commerciaux avec l'Algérie augmentent également.