« Il est illusoire de prétendre abolir la faim sans refonder complètement la gouvernance agricole du monde », dénonce le sénateur Yvon Collin (RDSE, Tarn-et-Garonne) dans un rapport sur le défi alimentaire à l’horizon de 2050, adopté par la délégation sénatoriale à la prospective le 18 avril 2012.
« Au lieu de rêver que des politiques agricoles régionales pourront apporter le développement à des pays où les politiques agricoles locales sont défaillantes, c’est bien une politique agricole mondiale alliant solidarité et responsabilisation des Etats en développement qu’il faut bâtir, au service d’un développement agricole réaliste, c’est-à-dire respectueux des hommes », et au nom du « droit individuel à l’alimentation », fait-il valoir dans ce rapport qui sera prochainement présenté à la presse.
Selon le sénateur Collin, « le G20 sous présidence française a manqué l’occasion d’institutionnaliser la lutte contre la faim comme le bien public mondial qu’elle doit être, faute d’apprécier les menaces pesant sur un système alimentaire dont des prospectives permettent pourtant de mesurer l’ampleur ».
Il appelle à « rompre réellement [...] avec la dérégulation de l’agriculture pour préserver les équilibres d’un système alimentaire mondial fournissant les produits et les revenus indispensables à la satisfaction des besoins alimentaires ».
L’investissement devra être « mis à niveau dans des proportions bien supérieures aux 83 milliards de dollars annuels affichés par la FAO », fait-il remarquer.