Jeudi 17 septembre, lors d'une conférence de presse, Stéphane Le Foll a détaillé la stratégie arrêtée en accord avec les professionnels de l'élevage quelques minutes plus tôt, pour faire en sorte que les exportations d'animaux vivants ne s'interrompent pas. Cette stratégie repose sur deux éléments : des diagnostics de type PCR puis la vaccination. Les négociations de protocoles d'échanges avec les pays importateurs de bovins, d'ovins et de caprins français sont en cours. Sauf cas particuliers, les mouvements à partir de la zone indemne ne sont pas limités.
Pour la zone réglementée, le ministre propose donc dans un premier temps de s'appuyer sur une analyse de type PCR, « et de permettre, pour tous les animaux négatifs, l'exportation immédiatement, quand elle était prévue », détaille-t-il. Les discussions avec les autorités italienne et espagnole sont en cours. « Le deuxième élément pour assurer la fluidité des exportations est la vaccination qui va être engagée. Nous avons récupéré 1,3 million de doses, ce qui, au regard des informations que nous avons, couvre tout à fait les besoins jusqu'à la fin de l'année. Je le dis de façon très claire, ceux qui veulent exporter devront vacciner. »
Stéphane Le Foll a indiqué que le vaccin et l'acte de vaccination seraient à la charge de l'Etat pour les animaux exportés et pour lesquels la vaccination est obligatoire. Ces vaccins seront diffusés par « cinq centrales de distribution, et disponibles dès lundi, complète Patrick Dehaumont, le directeur général de la Direction générale de l'alimentation. Nous calons actuellement le mode de commande et la bonne gestion des doses en relation avec les organisations vétérinaires. » Dans la mesure où l'exportation nécessite une certification, ce sont les vétérinaires qui vaccineront les animaux. Le ministre l'a confirmé.
Faire le point sur l'indemnisation des éleveurs
Selon les données fournies au ministère par Interbev, il resterait 450.000 animaux à exporter d'ici à la fin de l'année. « J'ai eu un contact avec le ministre espagnol dès lundi, relate Stéphane Le Foll. On appliquera le protocole de certification qui avait été mis en œuvre lors de la précédente épidémie. Avec l'Italie, les discussions sont en cours. Je pense que l'on aura le même protocole que lors de la précédente crise. On regarde le certificat de la Turquie. » Stéphane Le Foll espère que la Tunisie et l'Algérie accepteront d'appliquer les mêmes protocoles que l'Espagne.
La réunion de jeudi matin a aussi été l'occasion de faire le point sur l'indemnisation des éleveurs. Il s'agit de couvrir les pertes économiques liées au maintien des animaux dans les exploitations et à la mortalité. Le ministre a indiqué que l'Etat et l'Union européenne mobiliseront des fonds ainsi que le Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnementale (FMSE). « Une réunion est prévue avec mon directeur de cabinet à ce sujet, poursuit-il. On fera participer le FMSE à la hauteur de sa capacité, le reste sera complété par l'Etat et par l'Europe. »