Malgré l’opposition des instances nationales vétérinaires, les organisations d’élevage de la Saône-et-Loire sont déterminées à faire appliquer l’accord départemental signé au début de mai.
Alors que la vaccination du cheptel de souche démarre dans la grande zone allaitante du centre de la France, la dénonciation par les instances vétérinaires de l’accord élaboré dans la Saône-et-Loire tend les relations entre le monde de l’élevage et les vétérinaires.
Le 21 mai à Autun, les éleveurs du premier département allaitant de France se sont invités à la réunion régionale des vétérinaires de Bourgogne, organisée en présence du secrétaire général de l’ordre national des vétérinaires (Michel Baussier) et du président de la SNGTV (1) (Christophe Brard).
«Alors qu’une partie des praticiens de terrain estime ne pas pouvoir vacciner le cheptel reproducteur rapidement et dans de bonnes conditions, le représentant départemental des vétérinaires remet en cause sa signature sous pression de ses instances nationales, ont déploré les responsables de la FDSEA, du GDDS (2) et de la chambre d’agriculture de la Saône-et-Loire. Signé par le préfet dans le cadre de la cellule départementale "FCO", le texte raisonnable et équilibré permet pourtant de faire face à une situation d’urgence exceptionnelle.»
«Le dispositif saône-et-loirien est inapplicable car il est illégal, ont expliqué les représentants des vétérinaires. La campagne de vaccination dirigée par l’Etat contre une maladie réglementée est du seul ressort du vétérinaire. Les professionnels qui délégueraient la vaccination aux éleveurs s’exposeraient à de sérieux problèmes, voire à des sanctions pénales.»
Outre la publication par le ministère de l'Agriculture d’un texte précis permettant aux deux parties de disposer des mêmes informations sur les conséquences techniques et économiques de la vaccination par l’éleveur (en particulier reconnaissance de la primo-vaccination faite par l’éleveur dans le cadre de la prophylaxie obligatoire cet automne), les responsables vétérinaires ont conseillé alors de renvoyer les éleveurs désireux de vacciner leur cheptel à la DSV (Direction des services vétérinaires). A cette dernière de réquisitionner les vétérinaires, pour les dégager de leur responsabilité.
«Faute d’un cadre clair défini par le ministère de l’Agriculture, les vétérinaires sont pris en otage entre les pouvoirs publics et les éleveurs», a déploré le président de la SNGTV.
Les éleveurs attendent de la réunion organisée mardi au ministère de l’Agriculture, qu’elle apporte les précisions nécessaires à la mise en œuvre de la vaccination déléguée par les vétérinaires et faite par les éleveurs qui le souhaitent.
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(1) SNGTV: Société nationale des groupements techniques vétérinaires.
(2) GDDS: groupement départemental de défense sanitaire.
351.000 animaux à vacciner d’ici à l’été «Alors que l’activité vectorielle a redémarré, l’accord départemental permet d’organiser la vaccination en tenant compte des contraintes d’élevage particulières de l’élevage allaitant à cette période de l’année (vaches et veaux au pré), souligne Yves Bonnot, président de la FDSEA de la Saône-et-Loire, appuyé par Jean-Paul Dufour, président de la FDGDS. L’éleveur qui souhaite vacciner lui-même son cheptel s’engage à assurer la traçabilité de la vaccination sur le registre sanitaire, et accepte que des contrôles puissent être effectués sur ses animaux. Ce dispositif exceptionnel prend fin dès le démarrage de la prophylaxie obligatoire.» |