Selon une étude publiée lundi par la société FRD (Fibres recherche développement) sur les fibres végétales pour des usages dans les matériaux, le gisement moyen français est actuellement de 96.000 hectares par an (moyenne 2001-2008) , soit plus de 600.000 tonnes de paille de plantes à fibre (lin fibre, chanvre...).
« Un gisement important et suffisant pour les utilisations actuelles dans les matériaux », estiment les auteurs de cette étude sur la disponibilité et l'accessibilité de fibres végétales pour les utiliser dans les matériaux en France, réalisée en partenariat avec l'Ademe. Il s'appuie sur trois leviers majeurs qui conditionnent le niveau de production : les surfaces, les volumes et les prix.
Des prospectives à 25 ans montrent cependant que les besoins théoriques en fibres végétales et en granulats, pour des usages dans les matériaux, pourraient représenter à moyen et long terme plus ou moins 300.000 hectares.
« Ce changement d'échelle important reste néanmoins atteignable au niveau de la première transformation sous réserve de débouchés structurés, d'un niveau de rémunération incitatif, de l'émergence de nouveaux bassins de production et de la création de nouveaux industriels, et de l'amélioration des gains de productivité par la sélection variétale », détaille l'étude pointant l'absence de concurrence entre l'alimentaire et le non-alimentaire au vu des surfaces implantées estimées à moins de 1 % de la surface agricole française à l'horizon des 25 ans.
Plusieurs recommandations sont proposées à l'issue de cette étude, notamment sur la nécessité de créer un observatoire des surfaces et des prix.
« Cet observatoire spécifique, segmenté par filière de production et régulièrement actualisé doit donner à l'ensemble des acteurs de la filière une vision réelle du gisement et des prix pour les fibres et les préformes, détaille l'étude. Cet observatoire demande à intégrer les flux de fibres européennes et importées afin de déterminer dans quelles conditions les fibres locales sont mobilisables et compétitives. »
Le développement du tissu industriel au niveau de la deuxième et troisième transformation est recommandé, puis au niveau de la première transformation si les volumes devenaient plus significatifs.