Pour les éleveurs bourguignons, la préservation de l'ensemble des animaux du cheptel allaitant par une vaccination rapide est essentielle au maintien des productions bovines et ovines
Selon le groupement régional de défense sanitaire de la Bourgogne, l'immunité naturelle après une première infection serait protectrice dans les élevages de la Côte-d'Or, de la Nièvre et de l'Yonne plus particulièrement concernés depuis octobre dernier.
La Saône-et-Loire, moins impactée l'automne dernier, est vulnérable ce printemps dans l'attente de la vaccination du cheptel de souche qui ne devrait débuter qu'à partir de mai. «Au-delà de la vente des broutards, l'aspect sanitaire pour l'avenir des troupeaux est aussi primordial que le volet économique», déclare la FDSEA de la Côte-d'Or.
Dans l'Yonne, Frédéric Blin, éleveur à Diges, déplore lui aussi que la vaccination de l'ensemble du cheptel ne soit pas aussi prioritaire que les broutards pour l'Italie et les élevages des régions du nord de la France.
«Depuis octobre, j'ai perdu une quinzaine de petits veaux. Les vaches transpirent et se refont difficilement une santé après le vêlage. Sur quatre taureaux de monte naturelle, deux ont été détectés à la FCO. J'ai décidé de mettre une vingtaine de génisses en plus à la reproduction. Ce sont des bêtes habituellement vendues grasses. Je vais devoir faire face à un décalage de trésorerie», explique Frédéric Blin, responsable au sein de Jeunes Agriculteurs de l'Yonne. «Je trouve aberrant qu'une vaccination rapide ne soit pas rendue obligatoire pour tous les cheptels», s'exclame-t-il.
Une centaine d'éleveurs de la Coordination rurale ont récemment bloqué le pont sur la Loire à Nevers (Nièvre) pour faire part de leurs préoccupations sur l'exportation de broutards. «La situation est dramatique pour les éleveurs et les négociants qui doivent attendre trois mois. Les broutards vont vendus 200 € de moins qu'il y a un an», déplore François Vichard, éleveur à Gilly-sur-Loire (Saône-et-Loire) et président régional du syndicat.
Reçus par le préfet du département, les éleveurs ont demandé la mise en place de mesures d'accompagnement économiques pour soulager les trésoreries des exploitations
Le vecteur de la FCO n'a pas connu de période d'arrêt d'activité compte tenu de l'hiver doux selon la DSV. Le nombre de cheptels touchés a progressé depuis le début de l'année. Au 8 janvier, 1.908 foyers avaient été détectés en Bourgogne. 3.400 sont maintenant dénombrés.