La nouvelle stratégie forestière de l'UE présentée par la Commission européenne en septembre 2013 doit « se concentrer sur la gestion durable des forêts, promouvoir l'utilisation efficace de leurs produits bruts, accroître la compétitivité de l'industrie sylvicole pour ainsi créer des emplois », souligne une résolution non-législative votée mardi par le Parlement européen.
« La filière bois a un potentiel énorme pour créer des emplois et stimuler la croissance. La nouvelle stratégie doit donc promouvoir l'utilisation durable de bois et d'autres matériaux de la forêt sans ajouter de la paperasserie pour les propriétaires et le secteur forestiers », explique le Parlement dans un communiqué du 28 avril.
« L'UE a besoin d'une nouvelle stratégie commune globale pour relever les défis transfrontaliers tels que les incendies de forêts, le changement climatique, les catastrophes naturelles ou les espèces exotiques envahissantes, mais aussi pour renforcer les industries forestières et améliorer l'utilisation efficace des matières premières telles que le bois, le liège ou les fibres textiles. Cela stimulera la compétitivité de l'exploitation forestière de l'UE, améliorera son autosuffisance en bois, réduira son déficit commercial et stimulera l'emploi dans le secteur », précise la résolution qui a été adoptée par 566 voix pour, 66 contre et 45 abstentions.
Les États gèrent, l'UE coordonne
Les eurodéputés « soutiennent le plan de la Commission européenne visant à élaborer, en étroite coopération avec les États membres de l'UE, les autorités locales et les propriétaires forestiers, un ensemble de critères ambitieux et objectifs pour gérer durablement les forêts. Mais ils insistent aussi sur le fait que des mesures spécifiques doivent rester du ressort des États membres. L'UE doit s'efforcer de mieux coordonner ses politiques liées aux forêts, mais ne devrait pas faire de la sylviculture une question de politique européenne », souligne la résolution.
« Comme la demande d'énergie augmente de plus en plus, les forêts devraient jouer un rôle plus important dans le mélange énergétique futur de l'UE », souligne la résolution. Mais les députés souhaitent aussi « clarifier l'impact de l'effet de serre des différents usages de la biomasse forestière pour l'énergie ».
Former les jeunes sylviculteurs
« Pour créer de nouveaux créneaux de production et assurer une utilisation plus intelligente des ressources disponibles, les députés souhaitent que la Commission et les États membres :
- utilisent les programmes européens de recherche et développement (tels que Horizon 2020) et encouragent la recherche ciblée sur les nouveaux produits de bois rentables,
- mettent l'accent sur la collecte de données à long terme au sein du nouveau système européen d'informations forestières, de manière à mieux comprendre les tendances forestières, et également qu'ils utilisent le programme Copernic et d'autres initiatives spatiales de l'UE à cette fin ;
- qu'ils mettent en place de nouveaux programmes de formation pour les jeunes sylviculteurs et utilisent tous les instruments et fonds européens disponibles pour les attirer dans l'industrie. »
Les eurodéputés appellent la Commission à « finaliser l'examen de l'efficacité du règlement de l'UE sur le bois, qui vise à lutter contre l'exploitation forestière illégale et le placement de bois illicite sur le marché de l'UE, et à élaborer un plan d'action pour prévenir la déforestation et la dégradation des forêts. »
La nouvelle stratégie forestière de l'UE devrait remplacer celle en vigueur depuis 1998.
Les forêts couvrent environ 40 % de l'UE ; elles absorbent et stockent actuellement environ 10 % des émissions de carbone en Europe. Approximativement 60 % des forêts de l'UE sont privées, indique encore le Parlement européen.
A télécharger : les résolutions adoptées le 28 avril 2015 par le Parlement européen (stratégie forestière : pages 216 à 230)
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jeudi 30 avril 2015 - 09h14
Quel baratin! Le vrai problème c'est le prix du bois payé aux propriétaires: ridiculement bas. Ceux qui captent la marge , ce sont ceux de l'aval. Quand ça leur rapportra de l'argent ils s'en occuperont et fourniront de la "matière première". Pour l'instant, il n'y a pas de motivation, particulièrement pour les innombrables propriétaires de petites parcelles qui ne touchent qu'une poignée d'euros tous les 25 ou 30 ans pour les taillis et une fois par siècle pour les essences nobles!