« On prône le juste prix pour l'industrie de la charcuterie, pour les abattoirs, pour les éleveurs, a lancé Robert Volut, président de Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viande (FICT), mardi à Paris. La grande différence entre la France et les autres pays européens, c'est le comportement des distributeurs. La grande distribution ne veut pas reconnaître la réalité de la vie de ses fournisseurs. »
Dans le bilan qu'elle dresse de l'activité de son secteur pour l'année 2012, la FICT pointe du doigt une augmentation du coût moyen de production de 9 % par rapport à 2011. « Nos prix de vente aux GMS ont augmenté de 4 %, souligne Robert Volut. Il nous manque 5 points. Il ne nous fallait pas 4 %, il nous fallait 9 %. » Ce qui aboutit à une situation « paradoxale », que dénonce l'industrie de la charcuterie : son activité et son chiffre d'affaires progressent mais sa rentabilité dégringole et devient même négative.
Si l'industrie de la salaison espère améliorer ses performances à l'exportation, c'est surtout sur la loi relative à la consommation qu'elle compte pour rétablir sa rentabilité. « La première solution, c'est la clause de révision des prix dans le contrat entre la charcuterie et la grande distribution, insiste Robert Volut. Si on arrive à avoir [cette clause dans la loi de consommation, NDLR], avec une obligation de résultat, on entamera un cercle vertueux. On pourra réviser nos tarifs, ce qui nous donnera plus de latitude par rapport aux [prix d'achat, NDLR] abattoirs, et eux aussi en auront alors davantage par rapport aux éleveurs. »