Le tribunal de commerce de Rennes a placé mercredi en redressement judiciaire les abattoirs Gad SAS (abattage de porcs), qui emploient 1.700 salariés, donnant le signal de la restructuration de la filière porcine en proie à de graves difficultés.
Deux administrateurs judiciaires ont été nommés et le tribunal, qui a fixé la cessation de paiement au 22 février 2013, a placé la société bretonne en période d'observation pour une période de six mois, jusqu'au 21 août 2013. Le tribunal fera un point sur la situation le 24 avril. La société avait annoncé, le 13 février dans un communiqué, son intention de demander une mesure de redressement judiciaire.
Gad SAS (1.700 salariés), filiale du groupe Gad fondé par Louis Gad en 1956, a déposé vendredi dernier son bilan au tribunal de commerce de Brest dont elle dépend. Mais le dossier a été transféré à Rennes pour « risque de conflit d'intérêts ».
Gad SAS emploie 1.500 personnes dans ses deux abattoirs de Josselin (Morbihan) et de Lampaul-Guimiliau (Finistère). La société emploie aussi une cinquantaine de salariés à son siège de Saint-Martin-des-Champs, près de Morlaix (Finistère), et 80 dans son atelier de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), spécialisé dans la découpe de porcs, la fabrication de produits élaborés (saucisses, brochettes) et de charcuterie (rôtis cuits, pâtés, boudins blancs, etc.).
L'entreprise abat quelque 2,4 millions de porcs chaque année. Elle indique avoir réalisé un chiffre d'affaires de 453 millions d'euros en 2012. La société Gad est détenue à 65% par la coopérative morbihannaise Cecab, et à 35% par le groupement de producteurs de porcs Prestor.
Le dépôt de bilan intervient à un moment critique pour la filière porcine, confrontée à de graves difficultés économiques. Selon une source proche du dossier, les pertes de Gad SAS auraient atteint 20 millions d'euros en 2012.
Parler de « soulagement » après le placement en redressement judiciaire, « c'est un peu fort, mais ça permettra aux salariés d'avoir leurs salaires payés pendant cette période, et l'activité pourra continuer. C'est déjà important », a commenté, à la sortie de l'audience du tribunal, le représentant des salariés, Olivier Le Bras. « C'est six mois de sursis, mais ça ne veut pas dire six mois de tranquillité », a-t-il poursuivi. « A partir de maintenant, la procédure est enclenchée, chaque décision sera importante. »
« Il ne faut pas se leurrer, une boîte qui perd de l'argent, au bout d'un moment, elle doit prendre des décisions », a ajouté le dirigeant syndical FO. « On entend souvent des boîtes qui en gagnent et qui font des licenciements. Alors, une boîte qui en perd, les licenciements, on peut s'y attendre. Pour le moment, il n'y a rien d'annoncé à ce niveau-là. C'est déjà une sécurité, mais on sera vigilants quant à l'emploi car on reste persuadés que l'emploi sera touché. »
De son côté, Patrick Piguel (CFDT) a estimé que la décision du tribunal représentait « un peu de soulagement. Mais le pire n'est pas à exclure non plus », a-t-il dit à l'issue de l'audience. « Après, c'est à tous les acteurs de travailler dans le sens du redressement. » M. Piguel a insisté sur la nécessité de « revoir l'organisation de la filière, de la production des porcs jusqu'à la mise sur le marché. Aujourd'hui, chacun fait ce qu'il veut », a-t-il dit.
Que voulez vous....
jeudi 28 février 2013 - 14h15
....on pousse les éleveurs à l'abandon à cause des contraintes environnementales, des charges de mises aux normes et du cout de la main d'oeuvre (et pas à cause du prix des matières premières qui est mondial et donc le même quelque soit les lieus de prodcution), à un moment, moins il ya d'éleveurs, moins il y a de cochons, moins il y a d'abatoirs et de salairés y travaillant!