Le tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon a relaxé jeudi un producteur de foie gras vendéen, qui était poursuivi pour « actes de cruauté » par une association militant contre le gavage.
Ce jugement est conforme aux réquisitions du ministère public, qui avait estimé le 22 janvier qu'il n'y avait « pas d'élément suffisant » pour condamner la société Ernest Soulard, basée dans la commune de L'Oie (Vendée) et fournisseur de grandes tables parisiennes, dont le Fouquet's et le George V.
La société était poursuivie sur citation directe – une procédure sans enquête de police, où le tribunal juge sur les pièces produites par les parties – par l'association de défense des animaux L214, pour « sévices graves ou actes de cruauté envers les animaux » et pour « mauvais traitements envers un animal ».
L'association antigavage avait mis en ligne en octobre 2013 sur son site internet une vidéo dénonçant les conditions de gavage dans des fermes sous contrat avec la société Ernest Soulard, où l'on voyait des canards cantonnés dans des cages individuelles, ne pouvant pratiquement pas bouger, et des animaux agonisant.
« Les images qui ont fait grand bruit sur internet étaient falsifiées »
A la suite de cette diffusion, de grands chefs, dont le multi-étoilé Joël Robuchon, mais aussi le Britannique Gordon Ramsay, avaient décidé de suspendre leurs approvisionnements chez le producteur vendéen.
« Je suis extrêmement satisfait puisque la société Ernest Soulard a été mise totalement hors de cause. Il a été démontré que les images qui ont fait grand bruit sur internet étaient falsifiées [...] donc justice est rendue », a réagi peu après le prononcé du jugement le directeur général de l'entreprise, Roland Tonarelli, remerciant « tous [les] clients qui nous ont soutenu pendant cette période un peu délicate ».
« Même si certains peuvent ne pas être d'accord avec cette méthode de production, pour autant [le gavage] est quelque chose de tout à fait légal. [...] Le bien-être de l'animal, c'est notre métier, c'est aussi notre raison d'être. Un animal en bonne santé fait un bon produit », a-t-il ajouté.
« C'est une décision décevante. [...] Mais ce n'est qu'une étape dans le long processus de la prise en compte de la souffrance animale et de l'interdiction du gavage qui en découlerait. C'est une défaite ponctuelle qui ne présage pas de l'avenir », a pour sa part déclaré à l'AFP l'avocate de L214, Me Hélène Thouy.
Titre
jeudi 19 mars 2015 - 17h09
Et les médias qui publient des documents falsifiés sans les controler , ou peut-être pire, en le sachant : ils devraient aussi être sanctionnés pour propagation de fausses nouvelles. Tout cela se rajoute à la désinformation permanente au sujet de l'agriculture. Ce sont des methodes de régimes totalitaire: on en a marre!!