La fédération nationale des Safer a présenté jeudi son étude sur le «marché foncier rural 2006».
En 2006, au niveau national, le prix des terres et prés libres a atteint 4 740 €/ha en moyenne, soit 10 €/ha de moins qu’en 2005. Ce chiffre marque une pause dans la hausse continue depuis 1995. L’hectare de terre était en moyenne à 2 950 € en 1995, et a donc suivi une progression de 37 % en 11 ans.
Si les prix d’achat des terres par les non agriculteurs diminuent en 2006, les prix d’achat par les agriculteurs progressent. Cela s’explique par l’augmentation des revenus agricoles en 2006, explique la FNSafer.
Le prix des terres et des prés varie très fortement d’une région à l’autre. Plus de 6 000 € /ha dans les zones périurbaines (Paris, Nord et Sud), dû à la pression foncière et à des cultures plus rémunératrices à proximité des villes. Un bandeau central traverse la France avec des terres à moins de 3 000 € /ha.
Le prix des terres dans le Var (30 710 €/ha) est 18 fois supérieur à celui de Loire-Atlantique (1 760 € /ha).
Entre 1995 et 2005, les hausses de prix les plus fortes ont eu lieu dans le sud de la France et dans les zones d’élevage.
Le prix des vignes AOC augmente de 2,4% grâce à l’effet Champagne (+8,5%) qui contrebalance la chute des autres régions (- 3,5%). Les vignes non AOC voient toujours leurs prix baisser et accusent – 7,4 % cette année.
Les terres échangées sur le marché agricole restent prédominantes en surface avec 65,4% des transactions entre 2004 et 2006 (contre 64 % entre 2003 et 2005), mais ne représentent que 23% du marché foncier en valeur. 22% de la valeur de ce marché proviennent des terres qui quittent l’usage agricole et 45% des maisons à la campagne avec terrain.
La FNSafer relève une accélération et une diffusion de l’urbanisation vers des zones péri-urbaines et littorales, ce qui diminue l’espace agricole et contribue à plus de pollution. «Les campagnes prennent une fonction résidentielle. Les élus locaux devraient gérer l’espace agricole, par des zonages d’espaces à protéger par exemple» conclue André Thévenot, président de la FNSafer.