L'association Filière Paysanne a lancé mercredi un appel pour la sauvegarde des terres agricoles, signé par des personnalités comme Nicolas Hulot, afin d'interpeller le Sénat qui examine la loi d'avenir de l'agriculture.
Près de 80.000 hectares de terres « fertiles » disparaissent tous les ans en France, soit un département tous les sept ans ou l'équivalent d'un studio (25 m²) toutes les secondes, rappelle l'association dans un communiqué.
Ce bétonnage a « de graves conséquences » : « affaiblissement de l'agriculture », « imperméabilisation des sols qui multiplie et aggrave les phénomènes d'inondations », « contribution au réchauffement climatique par réverbération du rayonnement solaire », etc, énumère-t-ellle.
Pour stopper le phénomène, les signataires souhaitent donc que les commissions départementales de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF) aient un rôle renforcé afin qu'elles puissent « obtenir un avis décisionnel sur tout projet d'urbanisme ou d'aménagement qui aurait pour conséquence de réduire un espace à usage ou à vocation agricole ».
Plusieurs amendements allant dans ce sens ont été déposés au Sénat qui doit examiner à partir de mercredi soir le projet de loi d'avenir de l'agriculture.
Les signataires invitent donc « l'ensemble des groupes politiques du Sénat à adopter cette mesure essentielle, et le nouveau gouvernement à apporter un avis favorable pour cela ».
Une vingtaine d'organisations scientifiques, environnementales ou agricoles sont signataires de l'appel dont le Modef, la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab), Générations Futures, Terres de lien ou l'Association française d'étude des sols (Afes).
Du côté politique, le Parti de Gauche, EELV ou Cap21 soutiennent l'initiative ainsi que personnellement l'eurodéputée Corinne Lepage, la secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse, Pape Diouf ou encore le vice-président du Modem Jean-Luc Bennahmias.
Des personnalités comme l'agronome Marc Dufumier, le photographe Yann Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot ou la journaliste Marie-Monique Robin sont également signataires.
Au total, quelque 4.000 signatures avaient été récoltées mercredi après-midi.