Développer la plantation, mieux ajuster l'offre et la demande en résorbant la pénurie de résineux, assurer la pérennité de la forêt en respectant la biodiversité et en s'adaptant au changement climatique, tels sont les enjeux d'une « gestion forestière responsable », selon un communiqué publié par les professionnels de la filière du bois.
Plusieurs organisations (1) « tirent le signal d'alarme : alors que la demande en bois est appelée à croître fortement, la manière dont est gérée actuellement la forêt française ne permettra pas de faire face aux enjeux économiques et écologiques à venir ».
« Comment pourra-t-elle répondre à une demande en bois croissante alors que, déjà, les ressources forestières de la France sont inadaptées aux besoins actuels du marché ? », interrogent-elles, dans un communiqué.
Selon les objectifs fixés par le Grenelle de l'environnement, la France doit produire plus de bois, pour une utilisation en énergie et en construction, rappellent les organisations.
« Le renouvellement des forêts s'effectue essentiellement par régénération naturelle », s'inquiètent les professionnels, car pour beaucoup de propriétaires forestiers cette technique « se résume à un “laisser faire” » .
« Ainsi, les 40.000 à 80.000 ha de surface forestière supplémentaire par an (estimations du ministère de l'Agriculture) n'ont souvent rien à voir avec une forêt digne de ce nom. Il s'agit bien souvent de friches, d'accrus naturels, voire d'espaces broussailleux, qui ne seront jamais en mesure de fournir du bois de qualité à l'industrie dans les prochaines années. »
En quinze ans, la quantité de plants forestiers vendus est passée de 110 millions à 28 millions (hors pin maritime), « ce qui ne permet ni de renouveler les surfaces exploitées annuellement en coupe rase, ni de faire face aux enjeux de l'industrie à l'horizon de 2030 », selon les organisations.
« En France, les industriels du bois n'exploitent que 60 % de la récolte potentielle forestière annuelle ». Le morcellement de la forêt française explique en partie cette difficulté à mobiliser la ressource disponible (74 % de la surface forestière dépend de propriétaires privés) de même que la présence de nombreux massifs forestiers dans des zones méditerranéennes et montagneuses.
De plus, les essences de la forêt française (78 % de peuplements feuillus ou mixtes) n'ont pas toujours le rapport qualité-prix demandé par le marché.
Sur la lancée actuelle « le déficit commercial de la filière risque encore de s'accroître, bien qu'elle se situe sur des marchés porteurs Cette stratégie est également indispensable pour que les générations futures puissent à leur tour profiter de la forêt française », mettent en avant les organisations professionnelles.
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(1) GIE Semences forestières améliorées (GIE SFA), Pépiniéristes forestiers de France (SNPF), Union nationale des entrepreneurs du paysage (Unep), Fédération nationale entrepreneurs des territoires (EDT), Fédération nationale du bois (FNB).
A télécharger :
• Le rapport : De l'urgence de réinvestir la forêt (pdf)
Titre
mardi 15 juin 2010 - 09h35
Si le bois était payé plus cher on pourrait investir dans la forêt, mais pour l'instant les propriétaires se font escroquer par les négociants.