En France, le gel a fait des dégâts dans les vergers. D'après les chiffres annoncés à Europech, qui s'est tenu à Perpignan les 23 et 24 avril, la production de pêches et de nectarines reculerait de 50% en Rhône-Alpes, de 21% en Provence et de 3% en Languedoc-Roussillon. Sous l'effet du climat, mais aussi des arrachages qui s'intensifient sous la pression de la sharka, les volumes continuent à décliner d'année en année. La production devrait descendre en-dessous de 300.000 t en 2008. Les arboriculteurs qui continuent ne baissent pas pour autant les bras, et renouvellent leur verger. Cet hiver, les plantations ont légèrement progressé.
Les volumes manqueront cet été dans les vergers français, mais qu'en sera t-il des prix ? L'équilibre entre offre et demande se décide au niveau européen. En 2008, avec 3,84 millions de tonnes pour les quatre pays producteurs, la production serait en recul de 1% et resterait moyenne. Le gel n'a pas permis à l'Espagne d'exprimer tout son potentiel de croissance, même si les volumes augmentent de 7%. La production italienne, du fait du gel et de l'érosion des surfaces, perd 1%, alors que la Grèce progresse de 2%. Ce pays développe ses ventes sur les pays de l'Est et libère de ce fait de la place sur les marchés européens de l'ouest.
C'est ce qui a permis d'absorber jusqu'à présent sans trop de heurts la progression des volumes espagnols. En dix ans, ce pays a augmenté ses surfaces de 50%. Aujourd'hui il marque le pas, du fait du manque de main d'oeuvre et surtout d'eau, qui touche désormais toutes les régions. Dans ce contexte européen stable, c'est sans doute la météo sur les places de consommation qui conditionnera le plus la tenue des cours. En 2007 déjà, c'est le retour du beau temps en août qui avait relancé la demande.
En abricot, les surfaces progressent car le marché est plus ouvert. La France, avec un renouveau variétal actif et un excellent niveau technique, reste leader. Mais la production de 2008 sera encore plus petite que celle de 2007, à cause du gel. La récolte reculerait de 37% en Rhône-Alpes, de 20% en Languedoc-Roussillon et de 19% en Provence. Au niveau national, elle n'atteindrait que 89.000 t pour un potentiel de 160.000 t. Pour connaître avec précision l'ampleur de la baisse, il faudra attendre, car les risques de chute physiologique des fruits restent importants.
Au niveau européen, avec 423.000 t annoncées, la baisse serait de 9%. En Italie, la production reculerait de 17%, alors qu'en Grèce elle progresserait de 4%, et en Espagne de 47%, après une très petite récolte 2007. Pour les prix, c'est comme pour les pêches et nectarines, il ne reste plus qu'à souhaiter un été chaud.
A partir de mai, les prévisions détaillées seront accessibles sur le site www.europech.eu avec une actualisation en juin.
