Après une année 2011 absolument catastrophique due à la crise E. coli, « le modèle coopératif se retrouve poignardé en 2012 », s'est insurgé Jean-Michel Delannoy, président de la Fédération française de la coopération fruitière, légumière et horticole (Felcoop) lors de l'assemblée générale de l'organisation du 13 avril 2012.
« Nous ne pouvons pas d'un côté, prôner le modèle coopératif en termes de reconnaissance OP – organisation de producteurs, ndlr. – et d'organisation de marché, et de l'autre, se retrouver pénalisé par des décisions disproportionnées », a-t-il précisé.
Le président de Felcoop fait allusion à la sanction de l'Autorité de la concurrence concernant l'entente entre producteurs d'endives. « Les coopératives sont redevables de 94 % de a pénalité des entreprises, je ne peux pas l'accepter ! Nous ne nous laisserons pas faire car nous n'avons rien à nous reprocher. »
Malgré tout, Jean-Michel Delannoy croit en la pérennité des coopératives. « Nous sommes liés au territoire, nous valorisons la production de nos adhérents tout en favorisant le développement durable de nos entreprises. » D'où la création de la certification Agri-Confiance au sein de Coop de France.
« Il faut arrêter la baisse des prix des produits en trouvant de la valeur ajoutée », a expliqué Serge Papin, président de Système U. Et la création de partenariats entre producteurs et distributeurs en fait partie. « C'est une démarche de progrès continue, a appuyé Jean-Michel Delannoy. Il faut créer des ponts entre Agri-Confiance et les chartes de qualité qui existent déjà dans la filière des fruits et légumes frais. Il s'agit ainsi de répondre aux attentes des consommateurs. »
Le projet italien « I frutti della cooperazione » a aussi été cité comme exemple par Giovanni Bettini, président de Fedagri-Confcooperative Emilie-Romagne, et Aldo Puccini, président de Sigma-Supermercati. « Nous voulions créer une relation directe entre le producteur et le consommateur afin de proposer des produits locaux, sains et au juste prix. A la création, en mars 2011, nous avons commencé avec 60 points de vente intégrés dans la démarche, et après un an, nous sommes à plus de 160 pour une quarantaine de produits concernés ! », ont-ils expliqué.