Des stocks alimentaires d'urgence seront mis en place en Afrique de l'Ouest, pour parer à d'éventuelles crises, conformément à une décision du G20 prise en juin, a annoncé le vendredi 23 septembre 2011 à Washington le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt.
La sécurité alimentaire fait partie des priorités de la présidence française du G20 des principaux pays riches et émergents, dont les ministres des Finances et de la Coopération étaient réunis vendredi dans la capitale américaine pour évoquer les questions de développement.
« Nous pouvons franchir une étape décisive sur les stocks alimentaires d'urgence pour faire face à des crises qui surviennent ici et là », a déclaré M. de Raincourt devant des journalistes avant la réunion.
Il a affirmé que l'Afrique de l'Ouest avait « fait acte de candidature » pour une expérimentation. Cela implique d'y prépositionner « 67.000 tonnes » de nourriture « à destination des onze pays les moins avancés membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) pour permettre à leur population d'y avoir accès pendant 90 jours » en cas de besoin, a-t-il ajouté.
Le ministre a précisé qu'il s'agissait en moyenne de « la période nécessaire à la communauté internationale pour se mobiliser et acheminer des denrées ».
Interrogé sur le financement de ces stocks, M. de Raincourt a estimé que « la communauté internationale peut se mobiliser », chiffrant à 45 millions de dollars les fonds nécessaires pour cette expérimentation.
« Nous ferons ensuite l'évaluation ; si ça marche, cela aura naturellement vocation à s'étendre », a-t-il dit.
Lors de la réunion des ministres de l'Agriculture du G20 à Paris en juin, l'idée de constituer des stocks alimentaires d'urgence avait été soutenue, mais les participants s'étaient accordés sur une simple « étude de faisabilité ».
La Banque mondiale multiplie par quatre son aide à la Corne de l'Afrique De son côté, la Banque mondiale a annoncé le samedi 24 septembre 2011 qu'elle va porter à près de 1,9 milliard de dollars son aide à la Corne de l'Afrique, frappée par la sécheresse et la famine. « La Banque mondiale a augmenté aujourd'hui à 1,88 milliard de dollars, contre plus de 500 millions (annoncés précédemment, NDLR), son aide aux pays de la Corne de l'Afrique confrontés à l'une des pires sécheresses en plus d'un demi-siècle, qui provoque une malnutrition croissante, de l'insécurité alimentaire et des déplacements de personnes », a-t-elle déclaré à l'occasion de la réunion de son comité de développement. En juillet, l'institution financière internationale avait décidé d'octroyer à cette région de l'est de l'Afrique quelque 500 millions de dollars pour faire face à l'urgence alimentaire. Selon l'institution de Washington, plus de 13 millions d'habitants de la Corne de l'Afrique, notamment la Somalie, le Kenya, le Soudan du Sud et Djibouti, « ont besoin d'une assistance humanitaire immédiate ». L'ONU chiffre à 2,5 milliards de dollars les besoins financiers immédiats, tandis que la communauté internationale n'a promis que 1,4 milliard jusqu'ici, selon la Banque mondiale. Les ressources annoncées vendredi seront réparties en trois temps : une « réponse rapide » de 288 millions de dollars d'ici à la mi-2012, un soutien à la reprise économique (384 millions) jusqu'à la mi-2014 et une aide pour permettre à la région de résister aux sécheresses (1,2 milliard) sur le long terme. Selon le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, cette nouvelle aide comprend un volet pour renforcer les mesures préventives, soutenir les cultures céréalières et l'élevage et améliorer la résilience de la région via des investissements dans une agriculture capable de résister aux sécheresses. |