La France et la Chine sont d'accord pour combattre la volatilité des prix agricoles dans le cadre du G20, a déclaré, le jeudi 25 mai 2011, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, en déplacement à Pékin.
« La Chine est totalement engagée aux côtés de la France pour défendre l'idée de traiter la question agricole dans le cadre du G20 » – ce qui est « nouveau et important », a souligné Bruno Le Maire, précisant que Pékin souhaitait, comme Paris, « un plan d'action comportant des mesures concrètes ».
La Chine est toutefois encore réticente sur la transparence de sa production et de ses stocks, qui relève de sa sécurité alimentaire, ainsi que sur la limitation des restrictions à l'exportation, a reconnu le ministre.
Paris et Pékin sont d'accord pour considérer qu'il est « indispensable d'investir davantage dans l'agriculture pour permettre aux pays en développement de gagner en autonomie du point de vue agricole », a commenté Bruno Le Maire.
Les deux capitales conviennent aussi que « la volatilité des prix est insupportable et doit être combattue », qu'elle est due à une offre insuffisante et à une « spéculation croissante sur les matières premières agricoles. [...] Un accord est à portée de main. Sur la spéculation et la régulation des marchés financiers, il reste encore à convaincre la Grande-Bretagne et l'Australie », a encore dit le ministre, ajoutant que les Etats-Unis avaient « un temps d'avance » en matière de régulation des marchés agricoles et que le projet du G20 s'inspirait d'une de leurs lois, le Dodd-Frank Act.
Bruno Le Maire a insisté sur l'urgence à agir : « Si on ne prend pas les bonnes décisions, nous aurons des crises agricoles majeures, non dans les années qui viennent, mais dans les mois qui viennent : vous aurez des émeutes de la faim, des instabilités et des crises sociales qui éclateront dans un certain nombre de pays. »
A l'initiative de la France, la première réunion des ministres de l'Agriculture du G20 se tiendra les 22 et 23 juin 2011 à Paris.