Les terres agricoles sont à la fois sur le front de l'amélioration de la sécurité alimentaire d'une population mondiale croissante et de l'atténuation du changement climatique, a souligné, jeudi, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), qui a publié un nouveau rapport sur le sujet.
La diffusion de ce rapport coïncide avec les négociations de Barcelone sur le changement climatique (2-6 novembre 2009) qui se tiennent sous l'égide de l'ONU et dont l'enjeu est de préparer le Sommet de Copenhague qui aura lieu en décembre, explique l'institution, dans un communiqué.
Le potentiel d'atténuation des émissions mondiales de gaz à effet de serre par l'agriculture pourrait être réalisé à 70% dans les pays en développement, précise-t-elle.
Près de 90% du potentiel technique d'atténuation de l'agriculture provient de la séquestration du carbone par les sols. Il s'agit notamment d'accroître la teneur en matière organique des sols.
«Les options techniques d'atténuation par la séquestration du carbone peuvent comprendre: la réduction du labour, l'utilisation des résidus pour le compostage ou le paillage, l'utilisation de cultures pérennes pour la couverture des sols, le ré-ensemencement et l'amélioration de la gestion des pâturages dans les prairies», explique la FAO.
«D'autres options comportent des avantages en ce qui a trait à l'atténuation du changement climatique mais peuvent entraîner des conséquences négatives pour la sécurité alimentaire et le développement», poursuit-elle.
Ainsi, la production de biocarburants offre une alternative propre aux carburants fossiles mais elle peut rivaliser avec la production alimentaire en privant celle-ci d'une partie des ressources en terre et en eau dont elle aurait besoin, selon la FAO. La restauration des parcours peut améliorer la séquestration du carbone lorsqu'on limite le nombre des têtes de bétail, mais elle réduit à court terme les revenus des éleveurs, poursuit-elle.
«La plupart des options techniques d'atténuation sont disponibles et peuvent être immédiatement déployées. Mais bien qu'avec le temps elles génèrent souvent des avantages positifs, elles impliquent des coûts significatifs», observe l'institution.
Selon le rapport, «une gamme d'options de financement – public, public-privé et marchés du carbone – font actuellement l'objet de négociations en vue d'initiatives d'atténuation du changement climatique dans les pays en développement».
«En dépit de son potentiel significatif, l'atténuation du changement climatique par l'agriculture demeure relativement marginale au sein des négociations sur le changement climatique», constate également la FAO.
