Ces dernières semaines, les températures ont atteint des valeurs très basses. Le mercure est descendu localement entre -18 et -20°C dans le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Champagne-Ardenne et le Centre. Ailleurs, les températures ont frôlé, certaines nuits, de -10 à -15°C, excepté dans le Sud-Ouest où elles sont descendues jusqu'à -8°C.
La vague de grand froid est heureusement arrivée très progressivement, ce qui devrait limiter les dégâts car les plantes ont eu le temps de «s'endurcir». De plus, la couverture neigeuse a eu un effet protecteur sur les cultures, lorsqu'elle était en quantité suffisante (au moins de 3 à 5 cm), comme c'était le cas sur la zone centrale du territoire.
Des inquiétudes peuvent toutefois, çà et là, voir le jour, notamment pour les céréales semées tardivement, phénomène assez fréquent cette année. «Les plantes sont très sensibles entre la germination et le stade coléoptile», rappelle Patrick Boucheny, de la chambre d'agriculture des Deux-Sèvres.
Les blés durs en tête, les orges de printemps semées à l'automne, les pois d'hiver, les avoines d'hiver, les orges d'hiver dans une moindre mesure et de petits colzas pourraient avoir été touchés par le gel physiologique. Des soulèvements de terrain, notamment remarqués dans l'Allier, pourraient aussi avoir «provoqué de la casse». Mais il est encore trop tôt pour évaluer les dégâts.
Les conditions de dégel devraient être déterminantes, l'alternance de gel et de dégel n'étant pas souhaitable. Les températures froides ont par ailleurs eu une incidence sur les prix des légumes de plein champ (poireaux, mâche...) car ces derniers ne pouvaient pas être récoltés alors que la demande étaient soutenue.
Le froid de ces derniers jours n'a pas causé de problèmes particuliers dans les élevages. «Le gel a plutôt assaini le terrain, constate Raphaël Colas, technicien à la Socaviac (Société coopérative agricole d'abattage de viande du Centre), à Villefranche-d'Allier (Allier). Les animaux conduits en plein air ont moins souffert qu'en décembre, lorsqu'il pleuvait beaucoup».
«Les températures basses nécessitent seulement plus de vigilance pour l'approvisionnement en fourrages dans les râteliers car les besoins des animaux sont importants», rappelle-t-il.
«Les éleveurs savent faire face à ces situations, explique Jean-Claude Teiton, technicien en porc à la coopérative Copalice. Les pertes de porcelets en plein air ont certes augmenté avec la baisse des températures. Les systèmes de chauffage dans les cabanes permettent aussi de limiter les dégâts. Mais ces situations sont classiques en hiver.»
Assurance sur le gel Le gel fait partie des aléas couverts par l'assurance récolte. Si vous constatez des dégâts liés au gel des dernières semaines, contactez votre assureur pour l'ouverture d'un dossier. A. Ca |