Les distributeurs français se sont plaints, mercredi, de la baisse de leurs marges depuis la loi de modernisation de l'économie (LME). Cette mise au point de la Fédération des enseignes du commerce et de la distribution (FCD) intervient à quelques jours d'un rendez-vous prévu lundi à l'Elysée, où sont attendus distributeurs, agriculteurs et l'industrie agroalimentaire.
Le président de la République entend parvenir à une « modération des marges », en particulier sur les fruits et légumes lorsque ces derniers sont en crise. Nicolas Sarkozy avait menacé de « taxer » les distributeurs qui n'accepteraient pas cet accord.
Depuis la mise en place de la LME en 2008, la marge (Ebit, résultat d'exploitation) des distributeurs a baissé à 3,7 % en 2009, contre 3,9 % en 2008, selon une étude présentée par Jérôme Bédier, président de la FCD, lors d'un point de presse. Dans le même temps, celle des industriels a augmenté à 12,9 % en 2009 contre 12,1 % l'année précédente.
Toutefois, toujours selon cette étude qui porte sur la période 2000-2009, si la marge Ebit pour les distributeurs français (principalement Auchan, Carrefour et Casino) a atteint un pic de 4,4 % en 2003 et 2004, elle n'était que de 3,5 % en 2000. du côté des industriels, la marge Ebit n'a, de son côté, jamais cessé de progresser, passant de 8,6 % à 12,9 % en 2009.
Cette étude a été menée par le cabinet Casas & Associés auprès de 25 sociétés de distribution de produits alimentaires représentatives de la distribution alimentaire mondiale (5 sociétés françaises, 13 européennes et 7 nord-américaines).
25 sociétés représentatives de l'industrie mondiale (9 françaises, 8 européennes et 8 américaines) font également partie du panel. Parmi les sociétés françaises figurent Bonduelle, Bongrain, Danone, Fleury Michon...
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