Environ 4.000 agriculteurs, selon la police, venus de toute la Grèce, ont manifesté mercredi à Athènes leur crainte de « disparaître » sous le poids de nouveaux impôts, de la hausse des frais et des réglementations, ont constaté des journalistes de l'AFP.
« Agriculteur, bats-toi, il ne te restera plus un bout de terre », « Non à la disparition des agriculteurs », proclamaient notamment les banderoles du cortège rallié par des agriculteurs de tout le pays qui ont marché jusqu'à la place du Parlement.
« Nous sommes étranglés par les hausses du prix de l'essence, de l'électricité, des impôts. Au printemps, je vais devoir mettre 200 litres d'essence par jour dans mes machines ; à 1,50 euro le litre, je ne m'en sors pas », a expliqué à l'AFP Thomas Papathanastasiou, un producteur de coton venu des environs de Karditsa, dans le nord-ouest du pays.
Selon Vangelis Boutsas, l'un des organisateurs de la manifestation, « les petites exploitations se battent pour leur survie. Les nouvelles mesures du gouvernement visent à nous faire vendre nos terres au profit des gros producteurs ».
Le gouvernement a voté à la fin de décembre un projet de loi controversé instaurant pour la première fois l'imposition des terres agricoles, en prévoyant des exemptions pour les plus petites exploitations notamment. Les agriculteurs n'étaient jusqu'ici imposés que sur leurs revenus.
De nouvelles règles leur imposent également de tenir des comptes plus détaillés de leurs revenus et de leurs dépenses. Les agriculteurs souhaitent par ailleurs obtenir un régime de TVA plus favorable, des subventions sur le prix de l'essence et de l'électricité.
Ils ont entamé leur mobilisation depuis plusieurs semaines, organisant dans tout le pays des blocages de routes avec leurs tracteurs. Des négociations avec le ministère des Finances n'ont pas permis d'aboutir à un accord.