Le projet de loi sur le Grenelle de l'environnement a été voté mardi en première lecture à l'Assemblée dans une quasi «union nationale» grâce au soutien - inédit depuis le début du quinquennat Sarkozy - des députés PS.
«Plus de 520 votes, c'est historique!», s'est félicité le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, à l'issue du vote de ce texte à une écrasante majorité (526 oui, 4 non, tous d'élus communistes).
«Aujourd'hui, on peut dire que la magie du Grenelle continue à opérer», a-t-il estimé, en évoquant «un grand texte nécessaire en Europe, à un moment où l'Europe et certaines parties du monde hésitent sur la voie à suivre».
«Il ne résout pas tout. Ce n'est que la feuille de route, mais je rappelle qu'elle a été conçue par les industriels, les syndicats, les ONG, les villes, l'Etat, elle a été conçue par tout le monde», a-t-il souligné.
Remanié après l'adoption de quelque 350 amendements, le texte couvre un vaste champ.
Lundi soir, Nicolas Hulot avait appelé les députés à «un vote unanime» sur ce texte qui constitue, selon lui, une étape importante pour «amorcer la mutation écologique de la France».
Le défenseur de l'environnement aura été presque entendu: les socialistes ont dit "oui" au texte à la quasi-unanimité, même si on compte également 21 abstentions.
«Nous vous disons chiche! Dans un contexte où la crise écologique est occultée par la crise financière, il faut envoyer un signal fort à nos concitoyens», a déclaré le député du PS, Philippe Tourtelier, pour justifier le vote de son groupe.
«Les questions environnementales demeurent incontournables, nous voterons donc ce texte en première lecture aujourd'hui, mais comptez sur notre vigilance, nous prenons date et nous jugerons sur pièces», a-t-il néanmoins prévenu.
«Nous ne mégoterons, ni ne négocierons notre soutien à un texte d'une telle importance (...) car nous soutenons son objectif stratégique qui est de désengager la France le plus rapidement possible de la dépendance au tout-pétrole», a lancé Jean Dionis du Séjour (Nouveau Centre).
«Ce texte aurait pu être une bonne loi», a ironisé Yves Cochet (Verts), tout en incitant le gouvernement a réaliser «encore un effort pour être écolo».
Le «Grenelle 1» doit être décliné concrètement par le «Grenelle 2», en cours de finalisation, qui devrait être transmis dans les semaines qui viennent au Conseil d'Etat.
Au début de septembre, de nombreuses fuites sur son contenu ont contribué à alimenter une vive polémique sur le coût réel du Grenelle dans un contexte de marasme économique.
Les arbitrages sont par conséquent attendus avec impatience par les différents acteurs du Grenelle.