Au 13e jour de la «grève du lait», les éleveurs ont poursuivi des actions avec des épandages de lait ou des blocages de laiterie, un peu partout dans les zones de production.
Dans la Loire, des agriculteurs mécontents ont déversé mercredi quelque 20.000 litres de lait à Saint-Genest-Lerpt, à proximité de la résidence du préfet du département.
Dans la Loire-Atlantique, les éleveurs bloquent depuis mardi quatre laiteries (Terrena à Ancenis, Lactalis à Bouvron et Vallet et Colarena à Campbon), selon l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli). Ils laissent entrer les camions de collecte mais bloquent les camions de produits finis, selon la même source.
Même situation devant deux laiteries de la Vendée où, selon l'Apli, beaucoup se rallient à ce mode de protestation «symbolique».
«Nous avons un peu moins de monde pour la grève du lait, c'est très difficile financièrement pour certains et beaucoup souhaitaient nous soutenir sans forcément faire grève», a expliqué Jean-Louis Petit, de l'Apli Vendée.
Dans la Sarthe, plusieurs citernes ont été épandues en milieu de journée dans un champ par des adhérents de l'Apli. Des adhérents de la FDSEA ont participé à ce geste, en signe de «solidarité entre producteurs», ont indiqué ces derniers.
Même signe de solidarité dans la Vienne, où une quarantaine d'éleveurs ont déversé 33.000 litres à l'appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs.
Autre signe de solidarité existant au niveau local entre éleveurs, les Jeunes Agriculteurs de l'Orne ont eux aussi appelé leurs adhérents à «la non-livraison du lait mercredi et jeudi», selon leur président, Stéphane Davy.
Dans le Sud-Ouest, des producteurs basques ont organisé une distribution gratuite de lait devant la sous-préfecture à Bayonne, après avoir détourné trois camions de collecte à l'appel du syndicat basque Euskal herriko Laborarien Batasuna (ELB).
«Les grévistes sont déterminés et de nouveaux producteurs rejoignent régulièrement le mouvement», a assuré un responsable d'ELB, estimant qu'environ 300 éleveurs – soit plus de 80% des producteurs laitiers du Pays basque – participaient désormais au mouvement.
Chez Sodiaal Sud-Est, basé à Viennes (Isère), on indique un taux de 30% de grévistes partiels «qui jettent une traite ou deux mais continuent à nous approvisionner».
A Valognes dans la Manche, la coopérative Les Maîtres laitiers du Cotentin a arrêté mardi pour deux jours un de ses trois sites de production, par manque de lait.
Mais l'objectif des grévistes d'arriver à ralentir fortement l'activité des transformateurs ne semble toutefois pas atteint.
Selon Laurent René, un responsable de la CFDT de l'agroalimentaire dans la Manche, «la baisse de la collecte est en moyenne de 25% à 30%» dans son département. Mais la «production est quasi correcte partout», dit-il.
«Il n'y a pas de pénurie, il faut bannir ce mot», affirme l'Atla, association regroupant industriels privés et coopératives. «S'il y a un problème quelque part (à cause des blocages à l'entrée d'une laiterie, NDLR), le lait est transféré d'une usine à l'autre», ajoute-t-on de même source.
Les industriels continuent d'affirmer que la baisse de collecte reste le plus souvent inférieure à 10%.
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