Les syndicats agricoles restent vigilants après les mesures annoncées lundi par Michel Barnier pour aider les agriculteurs à faire face à la progression des charges liées à la hausse du pétrole.
«Aucune mesure concrète et immédiate d’ordre fiscal, social ou d’allègement des trésoreries n’a été annoncée», déplorent la FDSEA, les JA et les entreprises de travaux agricoles du Finistère qui s'étaient fortement mobilisées ces derniers jours. .
«Les responsables sont désabusés, à l’issue de la table ronde» et «annoncent qu’ils se désengagent de toute responsabilité quant à d’éventuelles actions du terrain», affirment-ils dans un communiqué.
Tout en qualifiant le plan annoncé par Michel Barnier d'«important», Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, a regretté qu'on «n'ait pas un engagement clair du monde pétrolier, du monde de l'énergie et du monde des engrais pour le financer».
Les Jeunes Agriculteurs ont estimé, dans communiqué, que «la solidarité interprofessionnelle, tant réclamée depuis le début des protestations contre la hausse des charges commence à se mettre en place». «La détresse du monde paysan commence à être perçue et une solidarité réelle entre tous les acteurs est possible», a commenté Philippe Meurs, président de JA à la sortie de la table ronde. «Il faut toutefois rester vigilants et mobilisés, jusqu’à la mise en place de ces mesures», a-t-il ajouté.
Pour la Coordination rurale, «la table ronde organisée par Michel Barnier n’a pas apporté de réponse aux graves problèmes que rencontrent les agriculteurs confrontés à la flambée de leurs coûts de production».
«Les agriculteurs se préoccupent en effet déjà depuis longtemps de l’utilisation la plus rationnelle possible de l’énergie et ils n’attendent pas un diagnostic personnalisé de leur performance énergétique», affirme-t-elle dans un communiqué.
La Coordination rurale «demande par contre un plan d’urgence en faveur de l’autonomie énergétique de l’agriculture pour que demain elle puisse continuer à nourrir les consommateurs lorsque le pétrole sera devenu très rare et très cher».
«Seul le Modef a fait des propositions répondant aux légitimes revendications des exploitants familiaux en lutte contre l’augmentation du fioul et l’explosion des charges d’exploitation», estime le syndicat dans un communiqué.
Le Modef revendique pour une «détaxation à 100% du fuel domestique à usage agricole» (parts nationale et régionale de la TIPP) sur un contingent de 10.000 litres par exploitation. Il réclame aussi la « suppression ou baisse sensible de l’ensemble des taxes et autres cotisations volontaires obligatoires sur les produits agricoles», une «baisse de 50% des cotisations sociales des exploitants agricoles», pour les exploitations qui dégagent un revenu inférieur au Smic par actif familial.