«L’interprofession laitière vient de subir un nouveau revers», estime la Coordination rurale (CR), après la demande de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de ne plus émettre de recommandations trimestrielles sur le prix du lait payé aux producteurs.
«Cette décision est vraisemblablement l’une des conséquences de la remise en cause par Bruxelles des interprofessions françaises, analyse le syndicat dans un communiqué publié mardi. Le mémorandum envoyé à ce sujet à la Commission par la France n’a pas suffi à légitimer des interprofessions, dont la représentativité est contestée par une partie des producteurs eux-mêmes». La CR et la Confédération paysanne réclament leur entrée au Cniel, en vain jusqu'à présent.
«En subissant cette décision, le Cniel paie ainsi son ostracisme à l'égard des syndicats qui ne font pas partie de la mouvance dite majoritaire», déclare la Coordination rurale.
Pour autant, la CR ne se réjouit pas de ce revers. «Paradoxalement, cette situation est dommageable pour les producteurs de lait, qui auraient besoin d’une interprofession dynamique et pluraliste pour mettre fin à la baisse des prix du lait», explique-t-elle. Le syndicat «rappelle sa volonté de donner une légitimité aux interprofessions, qui sont le premier rempart contre la dérégulation forcenée de l’agriculture engagée par l’Union européenne. La production laitière et une bonne occupation du territoire ne seront garanties que par des prix rémunérateurs convenus par un accord interprofessionnel».