Les investisseurs étrangers ne sont plus autorisés à acheter des terres agricoles en Hongrie, en vertu d'une loi votée par le Parlement et qualifiée d'« historique » par le gouvernement.
« A l'avenir, seuls des Hongrois pourront acheter des terres agricoles hongroises », explique le ministère du Développement rural dans un communiqué.
Votées par le Parlement le 17 décembre 2012, ces modifications de la Constitution hongroise ont été approuvées par 263 parlementaires, tandis que 87 s'y sont opposés.
Les nouvelles dispositions prévoient une interdiction pour les étrangers d'acheter des terres agricoles hongroises, et des engagements pour protéger les ressources forestières et hydrauliques du pays.
« La Constitution garantit la terre hongroise comme étant un trésor national, notre héritage commun [...] et la protège des spéculateurs », estime le ministère.
Le vote est une « décision historique », et le « début d'une nouvelle ère pour l'agriculture », a-t-il conclu.
Le gouvernement hongrois du Premier ministre conservateur Viktor Orban a déclaré que les terres agricoles hongroises avaient besoin d'être protégées des grands spéculateurs et des banquiers, en faveur des petits et moyens propriétaires fonciers et agriculteurs.
L'acte d'adhésion de la Hongrie à l'Union européenne en 2003 prévoyait bien le maintien des interdictions concernant l'acquisition des terres agricoles par des personnes n'ayant pas la nationalité hongroise, mais seulement pendant une période transitoire.
Cette interdiction devait constituer une exception temporaire à la liberté de circulation des capitaux garantis par les traités européens, pour répondre aux craintes des autorités hongroises de voir le prix des terrains agricoles s'envoler en raison du différentiel avec celui d'autres pays de l'UE, notamment l'Autriche voisine.
Cette exception a été autorisée pour la Hongrie dans un premier temps jusqu'en 2011, puis prolongée jusqu'au 30 avril 2014, après quoi elle ne pourra plus être prolongée.