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Idées reçues sur l'agriculture

Une « Controverse » en cinq épisodes qui commence par la sécurité alimentaire (CGAAER)

Publié le lundi 17 février 2014 - 10h50

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Le CGAAER (Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et ds espaces ruraux) a publié le 13 février 2014 sur son site un rapport de 25 pages qui est le premier opus d'une « Controverse documentée à propos de quelques idées reçues sur l'agriculture, l'alimentation et la forêt » en cinq épisodes.

 

Dans ce premier volet, les auteurs ayant participé à la rédaction du document examinent l'affirmation, reprise dans certains argumentaires, selon laquelle « Nous ne pourrons pas nourrir 9,5 milliards de personnes en 2050 ».

 

« En politique, ce qui est cru est plus important que ce qui est vrai » indique le rapport, reprenant une déclaration de l'homme politique Talleyrand (1754 - 1838). « Pour autant, il n'est pas interdit, face à des “idées reçues”, de proposer des observations et des points de vue documentés qui confirment, atténuent ou infirment ces idées reçues », soulignent ses auteurs.

 

Et c'est ce qu'ils font dans ce premier rapport, en se référant à la bibiographie à leur disposition au moment de sa rédaction.

 

Ainsi de cette analyse argumentée ressort globalement que l'affirmation selon laquelle « Nous ne pourrons pas nourrir 9,5 milliards de personnes en 2050 » est inexacte, et que sur le papier, le potentiel de production agricole est suffisant pour satisfaire tous les besoins alimentaires d'ici à 35 ans.

 

D'après leurs lectures, ils indiquent que les affirmations selon lesquelles, « Nous allons manquer de terres », ou que « Les biocarburants affament le monde » sont « inexactes. « Nous allons manquer d'eau » ? interroge encore le rapport. C'est « globalement inexact » répondent les auteurs.

 

Quant aux OGM et la certitude martelée par le camp des « anti » selon laquelle « Nous n'avons pas besoin d'eux pour nourrir le monde », « qui sait ? » répond ce rapport à plusieurs mains. « Le recours ou non aux OGM fait débat et des points de vue contraires s'opposent sur cette question, en particulier en Europe », préviennent les auteurs.

 

Parallèlement à leur diffusion par des entreprises semencières qui recherchent un « juste équilibre entre innovation et rentabilité », les OGM sont devenus « suspects pour les consommateurs, particulièrement en Europe. Depuis 30 ans, la recherche et développement en la matière menée par ces entreprises semencières a abouti à valoriser trois caractéristiques essentiellement pour les espèces cultivées, rappelle le rapport : la résistance aux herbicides, la production d'insecticides (le fameux Bt notamment, dont la protéine issue d'une bactérie à l'origine est utilisée comme méthode de lutte biologique à grande échelle, NDLR) et une combinaison de ces deux fonctions.

 

Ces caractéristiques, ciblant l'intérêt des agriculteurs uniquement (a priori, si l'on ne tient pas compte de la fonction du Bt, qui permet de réduire les épandages d'insecticides dans des conditions raisonnables d'utilisation et avant l'apparition de résistances des insectes ciblés, NDLR), correspondent à l'essentiel des OGM cultivés.

 

Tous les constats sur les OGM sont à « interpréter avec précaution car ils sont dépendants de la culture envisagée, du climat, des systèmes de cultures et des conditions particulières de l'année », affirment les auteurs, qui fondent leur analyse sur une bibliographie hétérogène et contradictoire.

 

D'après la bibliographie, indique le rapport :

  • aucune étude sérieuse n'a conclu à la nocivité des OGM pour la santé,
  • il faut interpréter avec précaution les données environnementales,
  • l'« essaimage pollinique » est un risque gérable,
  • on maîtrise le risque de résistance aux herbicides (on pourrait dire la même chose pour la résistance des insectes au Bt, NDLR),
  • les biotechnologies peuvent être utiles pour lutter contre la faim dans le monde.

 

Nourrir les populations dans le monde reste « possible par bien d'autres moyens liés à la qualité des sols, à l'accès à l'eau ou au foncier, à la formation, aux circuits de production, à la qualité des semences (non OGM) utilisées... », reconnaît le rapport.

 

« Mais les recherches sur les OGM permettent d'envisager de nouvelles applications », relèvent les auteurs. C'est le cas des cultures plus résistantes à la sécheresse, à la salinité des sols ou à certaines maladies, ou permettant de réduire l'usage des engrais ou de mieux fixer l'azote des sols, par exemple.

 

En outre, la prochaine génération de plantes génétiquement modifiées s'intéresse aux consommateurs. Il en est ainsi avec la recherche de plantes aux qualités nutritionnelles améliorées (le cas du riz doré enrichi en béta carotène, précurseur de la vitamine A, auquel Greenpeace continue farouchement de s'opposer).

 

« Le maïs, le manioc, le riz, importantes cultures nourricières dans le monde, font l'objet de telles recherches. Mais aussi la pomme de terre, le pois chiche, l'arachide, le sorgho, la banane, le niébé... L'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, le Burkina Faso, l'Égypte, le Kenya, la Zambie, le Nigeria, la Colombie, le Mexique, le Pérou, les Philippines... participent à ces programmes de recherche », précise le rapport.

 

Le rapport pose aussi la question de la brevetabilité du vivant, cristallisée par le développement des OGM et la mainmise sur ce marché par les firmes semencières multinationales, devant une recherche publique mondiale peu visible. En France, elle est même inexistante en la matière, depuis que le dernier essai de l'Inra, sur des peupliers transgéniques pour fournir des biocarburants, à Saint-Cyr-en-Val, dans le Loiret, a été stoppé en 2013 en l'absence d'une nouvelle autorisation.

 

Les quatres épisodes suivants de cette « Controverse documentée à propos de quelques idées reçues sur l'agriculture, l'alimentation et la forêt » aborderont les thèmes suivants :

• la Pac qui « coûte trop cher, elle doit tourner le dos au productivisme »,

• les agriculteurs qui « portent atteinte à l'environnement »,

• le fait qu'on « mangeait mieux avant »,

• et la disparition des forêts qui « sont trop exploitées ».

 

Les « points de vue » documentés sur ces cinq idées reçues seront présentés successivement en cinq épisodes dans cinq numéros de la Lettre du CGAAER de février à juin 2014.

 

Téléchargez la controverse documentée à propos de quelques idées reçues sur l'agriculture, l'alimentation et la forêt. Episode n° 1 : « Nous ne pourrons pas nourrir 9,5 milliards de personnes en 2050 » (PDF - 243.3 ko)

 

Publié par
Journaliste


Les commentaires de nos abonnés (1)
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Rapport très intéressant

mardi 18 février 2014 - 19h53

Rapport très intéressant. merci d'avance de suivre et de transmettre les liens pour les prochains rapports.
commentaires agriculteurs

rabolio_fa
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