L'UE est le premier importateur mondial de biens agricoles et importateur net de 45,5 milliards d'USD en 2008 (173,1 milliards d'USD d'importations – 127,6 milliards d'USD d'exportations).
Ces importations de produits agricoles (bruts ou transformés) représentent une utilisation de 35 millions d'hectares de terres des pays hors UE. Ces estimations sont fondées sur une correspondance « quantité produite/nombre d'hectares » établie par le professeur Harald Von Witzke, de l'Université Humboldt de Berlin, dans son étude présentée mercredi à la Saf-Agriculteurs de France.
Harald Von Witzke montre que l'utilisation par l'UE à 27 de terres hors UE (par le jeu des importations) représente pratiquement le tiers des terres cultivées de l'UE.
Entre 2000 et 2008, les importations de l'UE à 27 ont progressé de 15 %, alors que les exportations diminuaient, accentuant davantage l'importance des importations. En 2000, l'UE utilisait environ 26 millions d'hectares de terres étrangères contre près de 35 millions en 2008.
La solution la plus envisageable, selon cette étude, serait d'augmenter la productivité des terres agricoles de l'UE pour réduire l'utilisation de terres à l'extérieur de l'UE. Pour l'auteur, l'idée de développer à grande échelle les productions bio ou des bioénergies aurait ainsi un effet négatif qui irait à l'inverse des objectifs de productivité.
Harald Von Witzke conclut sur la nécessité de mettre en place des politiques qui permettraient d'assurer cette hausse de la productivité agricole. Son autre recommandation est d'investir massivement dans les infrastructures agricoles des pays en développement, ce qui leur permettrait d'augmenter eux aussi leur productivité agricole, évitant l'utilisation excessive de pesticides.
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