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« Industrialisation » de l’agriculture

Stéphane Le Foll répond aux accusations

Publié le mardi 10 mars 2015 - 16h49

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Accusé il y a quelques jours dans Le Grand Journal de Canal+ de contribuer à l'industrialisation de l'agriculture française, Stéphane Le Foll avait répondu énergiquement sans forcément convaincre ses interlocuteurs (visionnez la réponse du ministre de l'Agriculture).

 

Le 10 mars 2015, à l'occasion d'une conférence sur la Pac 2015, la colère du ministre n'était pas retombée, mais il avait affuté ses arguments. « Au contraire, je cherche à organiser l'agriculture de demain autour d'exploitations de tailles moyennes et à favoriser les démarches collectives. Mon objectif est de garder l'ensemble des agriculteurs sur le territoire. » A l'appui de ses affirmations, deux arguments : l'orientation des nouvelles aides Pac et la réalité des élevages français.

 

« Pour la première fois, nous avons fait introduire une dégressivité des aides Pac, avec l'instauration du paiement redistributif sur les 52 premiers hectares, ce qui correspond à la surface moyenne des exploitations françaises. Nous avons aussi introduit ce principe de dégressivité dans les aides couplées à la production. » De rappeler que les aides sont dégressives à partir de la 50e vache pour l'aide allaitante, de la 40e vache pour l'aide laitière hors montagne et la 30e en montagne, du 500e mouton pour l'aide ovine et de la 400e chèvre pour l'aide caprine.

 

 

Réponse à la carte des 30 projets de « fermes-usines »

 

« La taille moyenne de nos élevages est très loin de celle de certains de nos voisins européens », a-t-il souligné. Avant de se lancer dans une litanie de chiffres :

 

- en bovin laitier, la moyenne française est de 55 VL et la taille maximale 500 VL. Au Royaume-Uni, 7 000 élevages ont plus de 1 000 VL. Le plus gros élevage laitier est en République tchèque avec 1 700 VL.

 

- en porc, la moyenne française est de 144 truies et 620 porcs quand la proportion des élevages de plus de 1.000 porcs est de 46 % aux Pays-Bas, 39 % en Espagne, 33 % au Royaume-Uni et 20 % en France ;

 

- en volaille, la moyenne française est de 623 poules pondeuses contre 2.000 en Italie ou au Royaume-Uni et 31.000 aux Pays-Bas. Et, 3.680 poulets de chair en France, contre 7.200 en Italie et 60.000 au Royaume-Uni.

 

 

Et en réponse à la carte des 30 projets de « fermes-usines » en France brandie par la Confédération paysanne au premier jour du Salon de l'agriculture et reprise dans l'émission de Canal+, le ministre a demandé à ses services de l'examiner de plus près. Résultat, la moitié émanerait de regroupements d'agriculteurs, ce que le ministre encourage, et serait tout à fait en conformité avec les règles sanitaires, environnementales et d'urbanisme. Un quart serait en phase d'enquête publique « et donc on ne sait pas ce qu'il en sortira ». Un quart est confronté à des recours en justice.

 

Arielle Delest
Publié par
Journaliste Politique, droit et gestion


Les commentaires de nos abonnés (3)
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pays en modèle?

mercredi 11 mars 2015 - 15h25

@robindeschamps la Norvège, la Suisse et le Japon ont la particularités d"être des pays très riches pour des raisons diverses, l'agriculture représentant peu, . Leur modèle agricole ne fait pas particulièrement rêver avec des systèmes protecteurs, moyennant des contraintes importantes. La France a des atouts incontestables (climat, diversité...) et nous sommes capables de répondre aux défis économiques, mais en contrepartie, il faudra bien accepter les agrandissements des structures pour plus de compétitivité. Ce n'est pas un gros mot j'espère?

Titre

mercredi 11 mars 2015 - 09h29

Ce que les français sont petits; ils ne se rendent pas compte que nos concurrents internationaux (Brésil par exemple) alignent des exploitations de plusieurs dizaines de milliers d'hectares et des élevages de plusieurs dizaines de milliers de bovins avec des salariés payés 200 euros par mois! Alors avec nos 50 hectares et 50 vaches on ne sera jamais compétitifs si on ne restreint pas les importations. Il faut arrêter de tout tirer vers le bas. Quand à la redistribution c'est du communisme: on déshabille Paul en expliquant à Jacques qu'on va le rhabiller; en fait il ne voit rien venir et tout le monde finit à poil.

libre échange et compétitivité

mardi 10 mars 2015 - 19h45

C'est tout simplement le libre échange qui, nous mettant en concurrence avec des agriculteurs étrangers plus compétitifs, nous oblige à nous agrandir. Protester contre l'industrialisation de l'agriculture en voulant maintenir des petites exploitations sans leur garantir une compétitivité par des prix rémunérateurs n'est qu'une mascarade et pure hypocrisie. Seuls les pays développés qui ont protégé leurs marchés agricoles du dumping des importations et pu maintenir des prix agricoles supérieurs aux couts de production ont réussi à conserver de nombreuses petites exploitations. C'est la cas de la Norvège, du Japon et de la Suisse mais cette dernière est entrain de commettre des erreurs en développant des primes : leur modèle ne résistera pas...
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Robindeschamps
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