La Commission européenne a donné son feu vert mercredi à la fusion des groupes néerlandais Friesland et Campina, qui doit créer un géant mondial des produits laitiers concurrent du français Danone, mais a exigé en échange une série de cessions d'actifs.
La branche des produits laitiers frais de Friesland devra être vendue, de même que la branche des fromages de Campina et deux marques Campina de boissons lactées de longue conservation.
La nouvelle entité s'est aussi engagée à prendre des mesures visant à assurer à leurs concurrents une source indépendante d'approvisionnement en lait cru aux Pays-Bas.
Friesland et Campina avaient entamé il y a un an des discussions en vue d'une fusion. Ensemble, les deux sociétés totalisent un chiffre d'affaires annuel de 8,3 milliards d'euros, emploient 22.000 personnes et sont fournis par 17.000 exploitations agricoles laitières, qui en sont les actionnaires, situées en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas.
Bruxelles avait lancé une enquête approfondie en juillet, soulignant que Campina et Friesland étaient positionnés sur les mêmes marchés de produits laitiers et que le regroupement de leurs activités risquait de poser des problèmes d'approvisionnement pour leurs concurrents.
L'enquête a révélé des effets négatifs pour la concurrence «sur les marchés néerlandais de l'approvisionnement en lait cru, des produits laitiers frais de base, du yaourt à valeur ajoutée et du fromage blanc, des boissons lactées fraîches et du porridge, ainsi que du fromage, et sur le marché des boissons lactées de longue conservation aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne», énumère mercredi le communiqué de la Commission.
Mais «les parties ont proposé des mesures correctives substantielles visant à maintenir la compétitivité de ces marchés et à mettre les consommateurs à l'abri des effets néfastes de la concentration», a commenté la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes, citée dans le communiqué.