Dans le Var, les inondations du début de novembre ont provoqué des dégâts dans plus d'une centaine d'exploitations agricoles. Il s'agit pour la plupart des mêmes que celles concernées par le déluge de juin 2010. Les travaux de réfection des berges réalisés par les collectivités sont mis en cause.
Près d'an an et demi après les pluies torrentielles de juin 2010, les exploitations agricoles varoises situées dans la vallée de l'Argens sont de nouveau victimes des inondations survenues dans le département au début de novembre.
« En 2010, les 12.000 m² de serres hors sol qui abritent nos rosiers ont entièrement été détruits, exposent Damien et Didier Dalmasso, horticulteurs à Fréjus. Dans les mois qui ont suivi, nous avons remonté 7.000 m². Aujourd'hui, on se demande si on va repartir. »
Le 5 novembre 2011, leurs rosiers en pots se sont retrouvés sous 1,50 mètre d'eau. « Nous étions en pleine production, prêts à répondre aux commandes de nos clients à la veille des fêtes de Noël. » Le système d'irrigation et de traitement des cultures n'a pas résisté à l'eau. « Nous n'avons pas encore chiffré les pertes, nous attendons le rapport de l'expert passé la semaine dernière. »
À Puget-sur-Argens, Stéphane Morphéa, producteur de jeunes pousses de salades, a, lui aussi, perdu la quasi-totalité de sa récolte. « Nous avions semé une vingtaine d'hectares sur la cinquantaine que nous exploitons, en une journée tout a été englouti par les eaux, annonce t-il. Nous allons essayer de sauver ce qui peut l'être, à peine 10 à 15 % de la culture. »
Il fait également partie des agriculteurs sinistrés en 2010. Aujourd'hui, il craint le scénario à répétition. « Nous sommes installés ici depuis quarante ans, l'exploitation est dans une zone sensible aux inondations. Ce n'est pas le premier épisode climatique de ce genre que nous subissons. Autrefois, la crue ne montait pas avec une telle rapidité, les sols absorbaient l'eau. Mais ces dernières années, le département s'est fortement urbanisé, il y a de moins en moins de terres nues pour retenir les eaux. »
Les agriculteurs pointent également du doigt les travaux de réfection des berges de l'Argens entrepris après les inondations de 2010. Selon eux, ils ont été réalisés à « bas coûts » et ont été insuffisamment consolidés. « À certains endroits, les ouvrages n'ont pas été bétonnés, remarque Stéphane Morphéa. Les berges se sont affaissées de deux mètres. Elles auraient dû être calibrées en fonction de la densité des habitations. » Un projet d'aménagement de la vallée d'Argens chapeauté par le conseil général est toutefois en cours.
Assurance : franchise en hausse Pour une partie des agriculteurs sinistrés, la facture de la franchise d'assurance est salée. Elle a correspondu à 30 % des dommages en 2010 et a grimpé à 40 % cette année. L'instauration d'un plan de prévention des risques naturels inondations (PPRI) réduit ce montant à 10 %. Le préfet a requis l'adoption de ce plan auprès des communes qui ne l'ont pas encore adopté : Roquebrune, Puget... Mais un problème se pose alors : s'il est annexé au PLU, il fige les zones empêchant tout aménagement, construction de bâtis... Des agriculteurs n'y sont donc pas favorables. |
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