Ceux qui voudront financer leur installation, se moderniser, se lancer dans les énergies renouvelables ou acheter du foncier pourront bientôt sonner à une autre porte que la banque, celle de la société d'investissement Labeliance Agri.
« C'est un complément aux sources de financement habituelles, qui pourra se coupler aux aides à l'installation », a expliqué Serge Préveraud, président de la Fédération nationale ovine (FNO), à l'initiative du projet, lors de la présentation de la nouvelle société dans les locaux de la FNSEA, le 28 mai 2013. Ce sera une forme de prêt « in fine » : chaque année, l'agriculteur paiera des frais d'environ 2 % de la somme prêtée, qu'il remboursera au bout de huit ou dix ans au maximum, majorée d'un pourcentage fixé au départ.
Les investisseurs pourront être attirés par un placement utile, « français », de diversification, et qui bénéficie d'une fiscalité avantageuse (abattements de 63 % de la base imposable à l'ISF et de 63 % des droits en cas de donation ou de succession avec le dispositif Dutreil). Le ticket d'entrée est de 30.000 euros. Le fonds Labeliance Agri entend collecter 20 millions d'euros d'ici à la mi-juillet 2013, puis 50 millions d'euros par an les années suivantes.
Une société, dirigée par des agriculteurs, fera l'intermédiaire entre le demandeur et l'investisseur, pour réceptionner et sélectionner les demandes. La FNO a déjà recensé une trentaine de candidats avec des projets en production ovine : le nouveau dispositif sera testé avec eux avant d'être généralisé à toutes les productions. Les premiers contrats pourraient être signés en octobre.