Dans une lettre adressée aux ministres de l'Agriculture, de l'Ecologie et de la Recherche, Georges Pelletier, directeur de recherche honoraire à l'Inra, membre de l'Académie d'agriculture et de l'Académie des sciences, président du conseil scientifique de l'AFBV (1), commente le bien-fondé scientifique du projet d'arrêté d'interdiction du maïs Mon810, dans le cadre de la consultation ouverte par le gouvernement.
« Le projet d'arrêté visant à interdire la culture des variétés de maïs portant l'événement de transformation Mon810, comme les manœuvres précédentes des gouvernements depuis 2008, toutes régulièrement déjugées depuis, s'appuie sur de faux arguments scientifiques nouveaux », affirme Georges Pelletier.
Selon lui, les quatre publications citées dans le projet d'arrêté n'étayent pas l'existence d'impact négatif sur l'environnement d'éventuelles cultures de maïs Mon810 en France. « Si l'on cherche à favoriser une agriculture ayant moins d'effets négatifs sur l'environnement, il est important de prendre en compte l'impact positif de maïs Bt, tels Mon810, sur l'environnement, par la diminution de l'usage d'insecticides qu'il permet », ajoute le chercheur. De plus, la moindre prolifération du champignon Fusarium dans les tiges du maïs Bt, du fait de l'absence des galeries creusées par les chenilles, se traduit par une forte diminution des teneurs en mycotoxines dans les récoltes, non négligeable sur la santé.
« Il est regrettable que les gouvernements successifs depuis cinq ans argumentent leurs décisions à propos des plantes génétiquement modifiées sans prendre, voire en étant en contradiction avec, l'avis des institutions de la République chargées de les conseiller comme les Académies des sciences, d'agriculture ou des technologies, ou en l'occurrence des instances comme le Haut-Conseil des biotechnologies qu'ils ont mis en place à cet effet », constate encore le directeur de recherche honoraire de l'Inra.
« Ces argumentaires récoltés à la hâte par des personnes manifestement incompétentes, dans le seul but d'affirmer une posture politique, discréditent une fois de plus l'expertise scientifique, révèlent un profond mépris pour les chercheurs et, ignorant par ailleurs tout aspect bénéfique, brisent l'élan de progrès de la production agricole », conclut Georges Pelletier.
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(1) Association française des biotechnologies végétales.
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mercredi 26 février 2014 - 09h14
Tout le monde sait que cette interdiction est purement politique. Par contre je ne vois pas l'intérêt économique de ces OGM qui ne traitent que les pyrales et sésamies, alors que je ne e traite que rarement ces insectes et qu'un insecticide éventuel en cas d'absolue nécessité est assez peu onéreux.