«L'aménagement numérique» constitue «une urgence pour le maintien de la vie dans les communes», a souligné l'Association des maires ruraux de France, jeudi, dans un communiqué. «L'accès à internet n'est plus seulement un facteur d'attractivité pour les territoires ruraux, il devient une condition essentielle au maintien de l'activité économique et à la vie des communes», estime-t-elle.
Vanik Berberian, président de l'AMRF, a rappelé l'importance de l'aménagement numérique des campagnes à l'occasion d'une table-ronde organisée par la délégation à l'aménagement et au développement durable du territoire de l'Assemblée nationale, présidée par le député Christian Jacob.
Les maires saluent «la prise de conscience collective des enjeux et des difficultés de l'aménagement numérique des territoires ruraux et se félicitent du consensus général sur un débit minimal de 2 Mbps» (mégabits ou mégaoctets par seconde) .
Toutefois, «conscients que le haut débit d'aujourd'hui est le bas débit de demain, les maires ruraux demandent pour leurs communes le ''bon débit'', celui qui en fonction des technologies du moment permet de répondre au développement des usages dans tous les domaines de la vie quotidienne: travail, loisirs, mais aussi enseignement, santé ou services publics et évite une fracture numérique aggravée».
«Le défi de la montée des débits grâce au déploiement de la fibre optique est aussi important que celui de l'électrification de la France au siècle dernier», affirme l'AMRF. Elle appelle «à la mise en place d’une péréquation entre les territoires et demande au législateur de rédiger une réglementation équitable qui ne laisse pas les opérateurs privés sur les seuls territoires économiquement rentables».
Au-delà des questions d'infrastructures, l'AMRF rejoint le délégué interministériel à l'aménagement et à la compétitivité des territoires, Pierre Dartoux, «pour alerter contre le risque de fracture sociale et parfois générationnelle».
Enfin, les maires ruraux «considèrent particulièrement dommageable une mauvaise synchronisation entre l'arrivée de nouvelles solutions technologiques et la suppression ou la réduction des services publics dans les territoires ruraux. Les habitants de certaines communes rurales risquent d'en faire l'expérience avec par exemple la TNT» (télévision numérique terrestre).