Soutien économique renforcé pour l’élevage en zones herbagères, gestion renforcée des risques climatiques et sanitaires, revalorisation de l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN): le président de la République a donné jeudi le ton du bilan de santé de la Pac. Michel Barnier en déclinera la mise en œuvre le 23 février devant la profession agricole.
Le président de la République a choisi de faire un discours sur l’avenir de l’agriculture à Daumeray (Maine-et-Loire), jeudi, sur l’exploitation bovins viande de Dominique Davy. «Un échange au calme avec les agriculteurs», explique-t-on dans l’entourage du président. Chahuté au salon de l’agriculture (SIA) l’année dernière, il aura préféré le cadre rassurant d’un département basé à 40% sur une production à l’herbe. Sa visite au Salon international de l'agriculture (SIA) le 21 février devrait donc être furtive.
Le bilan de santé de la Pac se fera sans réduire de 300 millions d'euros par an les crédits nationaux qui constituent la contrepartie de crédits communautaires dans le financement de la Pac. «J’ai renoncé aux économies prévues dans le budget 2010 du ministère de l’Agriculture», a certifié Nicolas Sarkozy.
Ce bilan de santé doit permettre de préparer la réforme de 2013. Pour Nicolas Sarkozy, elle devra notamment prendre appui sur une préférence communautaire reposant sur la promotion des normes sanitaires et environnementales. «Il faut protéger, ce n’est pas un gros mot, les intérêts des agriculteurs européens, a clamé le président de la République. Utiliser l’argent du contribuable pour garder la production en France, ce n’est pas du protectionnisme. Je m’opposerai à toute décision à l’OMC contraire aux intérêts de notre pays».
Nicolas Sarkozy prône également une gestion des marchés responsabilisant davantage les agriculteurs et les filières (maintien des outils européens d’intervention, financement accru des outils d’assurance contre les risques climatiques, sanitaires et économiques) et un soutien accru à une meilleure organisation économique des filières.
Il souhaite également un soutien différencié permettant le maintien de l’activité de production dans les territoires fragiles, en particulier dans les zones herbagères et de montagnes et un soutien renforcé à l’agriculture de production respectueuse de l’environnement.
Les détails des choix français devraient être connus d’ici la fin de l’année 2009, afin d’anticiper le débat sur le budget communautaire de 2010.
Le président de la République a annoncé la programmation d’une «loi sur la modernisation de l’agriculture et de l’agroalimentaire» dont le projet sera déposé également d’ici la fin de l’année.
Face à la volatilité des prix sur les marchés de matières premières agricoles, il a affirmé sa volonté de créer un groupe d’experts internationaux sur le fonctionnement des marchés et de lutter contre certains mouvements spéculatifs qui déstabilisent le secteur agricole et agroalimentaire.
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