L'arrivée des chaleurs estivales ravive les tensions autour de la ressource en eau. «Les irrigants du Gers et du Poitou-Charentes refusent d'admettre les mesures restreignant l'usage de l'eau et s'opposent avec violence aux services de l'Etat et aux associations de protection de l'environnement», dénonce France Nature Environnement (FNE) dans un communiqué diffusé mercredi.
Jugeant l'état des rivières «dramatique», FNE prévient que la situation va s'envenimer. La pression sur la ressource en eau s'accentue, tandis que les problèmes de pollution par les nitrates ne sont toujours pas résolus, explique l'organisation. L'association alerte également sur la dépendance à l'irrigation qui fragilise les exploitations agricoles, l'argent public ne pouvant soutenir indéfiniment les créations de barrages. Elle réclame la mise en place d'un «plan Marshall de l'eau».
«Cela fait 20 ans que nous tirons la sonnette d'alarme, et 20 ans qu'on ne nous prend pas au sérieux, déplore Rémy Martin, président de FNE Midi-Pyrénées. Est-ce qu'on attend que les violences s'aggravent, ou que des agriculteurs mettent la clef sous la porte? Les agriculteurs qui irriguent sont pris entre deux feux, mais il y a une véritable urgence à améliorer l'état des rivières!»
FNE explique que des solutions agronomiques existent pourtant, comme en témoignent certains agriculteurs qui, par leurs pratiques (rotations, haies, plantes adaptées à la sécheresse, couverts végétaux...), contribuent à préserver la ressource en eau. «Mais comme ce n'est pas le discours du syndicat agricole majoritaire, on n'est pas écoutés...», regrette l'association.