La Commission a réuni le 11 janvier à Bruxelles, les partenaires européens de la filière laitière. Devant des représentants des producteurs, des transformateurs, des distributeurs, mais aussi des parlementaires et des représentants de la société civile, elle a présenté plusieurs propositions sur les orientations à donner au secteur laitier d'ici à 2015, dans le contexte du bilan de santé de la Pac.
Bien sûr, les quotas ont été longuement abordés. Un consensus officiel s'est dégagé sur leur future disparition, le Copa-Cogeca «prenant acte» pour la première fois de leur non-reconduction en 2015. «Les différents acteurs se sont enfin clairement positionné, se félicite Stanislav Jas, conseiller en charge du lait au Copa-Cogeca. C'est une avancée majeure, qui ouvre la porte à des débats ultérieurs pour la période de transition et l'après-2015».
La suite des discussions a abordé la période transitoire. Mariann Fischer Boel estime indispensable de rendre ce système «moins restrictif» pendant la période transitoire 2008-2015, rappelant que plusieurs Etats membres avaient demandé une hausse des références nationales. «Non seulement le marché peut absorber cette augmentation, mais il en a même besoin», estime-t-elle. De nombreux participants ont néanmoins semblé réticents, insistant sur la nécessité d'évaluer la situation du marché des produits laitiers, et de ne pas décider à l'avance d'une augmentation sur sept ans dans un contexte de prix très volatils. En retour, ils n'ont obtenu qu'une petite concession de la commissaire, qui a évoqué une révision à mi-parcours. L'ajustement annuel du superprélèvement, défendu par la France et l'Allemagne, ne semble pas non plus convenir à Mariann Fischer Boel, car il offre trop peu de «lisibilité» à moyen terme.
Mariann Fischer Boel a également rappelé les autres outils de gestion du marché laitier, dont l'avenir doit être reconsidéré: les restitutions à l'exportation, «dont les jours sont comptés, même si ce n'est pas pour demain», l'intervention, qui doit être «un filet de sécurité, et non servir à ajuster les prix de marché», le stockage privé (déjà supprimé pour la poudre de lait) à «revisiter», en décidant de l'ouvrir ou non chaque année, en fonction des conditions de marché.
En conclusion des débats, Jean-Luc Demarty, directeur général de la DG-Agri, a rappelé qu' «un statu quo n'était pas envisageable». Néanmoins, rien n'est fixé, et des propositions alternatives peuvent être étudiées. Il a évoqué la proposition, défendue par la FNPL, d'adapter chaque année la hausse éventuelle de quota à la demande du marché. Il a rappelé qu'une hausse de 2 à 3% par an aboutirait à une hausse globale de seulement 5 à 6% sur toute la période de transition, et à une baisse du prix de 3 à 4%, «ce qui nous apparaît gérable».
La Commission va maintenant travailler sur les différentes pistes évoquées, pour avancer des propositions en mai prochain. «Mais certaines pistes ont les faveurs de la Commission: une hausse de 2% des quotas et la fin des outils de gestion de marché, déplore Frédéric Chausson, directeur de la Fédération nationale des producteurs de lait. Nous défendrons cependant le maintien d'un système géré, avec un ajustement de la hausse des quotas en fonction du marché, le maintien du stockage privé pour le beurre et le fromage, et une compensation maximale pour les zones de montagne. Nous restons réticents à une libéralisation trop forte du marché».
Les mesures de transition proposées par Bruxelles La Commission a soumis aux participants au séminaire sept propositions pour la période transitoire 2008-2015, sur lesquelles ils devaient se prononcer avant le 15 janvier :
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