Le gouvernement suisse a décidé de négocier avec l'Union européenne un accord de libre-échange dans le secteur agroalimentaire dans le but de stimuler la compétitivité de son secteur agricole.
Le Conseil fédéral (gouvernement) a adopté un mandat de négociation qu'il va soumettre aux commissions parlementaires et aux 26 cantons que compte le pays. Aucun calendrier n'a été avancé pour l'ouverture des discussions avec Bruxelles.
Un accord de libre-échange devrait permettre d'éliminer les entraves au commerce tant tarifaires que non-tarifaires, a expliqué Berne dans un communiqué. Il ne s'appliquerait pas seulement aux matières premières mais aussi aux moyens de production et de transformation, à l'industrie des produits alimentaires et au commerce.
Selon le Conseil fédéral, cette ouverture devrait contribuer à faire baisser les prix à la consommation et à renforcer la croissance à hauteur de plusieurs milliards de francs suisses (1 euro = 1,60 franc suisse). L'agriculture helvétique pourrait gagner en compétitivité grâce à une réduction des coûts de production et un accès facilité au marché international, a expliqué le gouvernement.
L'agriculture suisse est protégée par des droits de douane élevés qui atteignent en moyenne 44% contre 15% dans l'UE. Le secteur des produits laitiers, le plus protégé, bénéficie de tarifs douaniers de près de 160%, contre 54% dans l'UE.
L'agriculture suisse est en outre l'une des plus subventionnées du monde, avec des aides d'Etat qui représentent près de 70% du revenu des agriculteurs contre 30% environ dans l'UE.
Berne a promis des mesures d'accompagnement pour permettre à ses agriculteurs de s'adapter à l'ouverture des frontières.