La Confédération paysanne demande, dans une lettre ouverte à Bruno Le Maire, la tenue d'une table ronde réunissant l'ensemble des acteurs du secteur laitier (syndicats représentatifs, FNCL, FNIL), « condition sine qua non pour l'ouverture d'un réel débat public sur la contractualisation ». L'objectif est « d'éclaircir les zones d'ombre sur le devenir des producteurs de lait et sur l'organisation qui doit en découler ».
Estimant la « situation bloquée », la Confédération paysanne demande également au ministre de l'Agriculture de « surseoir à la demande de signature de tout contrat » et « de garantir une équité entre les parties en négociation sur l'avenir de la filière ».
Dans sa lettre, le syndicat liste de nombreuses questions qui « restent en suspens » :
- « En Europe, des difficultés de définition d'une position commune entre toutes les instances de gouvernance risquent de mettre en place des règles différentes de celles appliquées dans chaque pays. »
- « Une instance de surveillance ou un observatoire de la filière sera nécessaire pour prévenir et éviter les trop fortes variations de volumes et de prix. »
- « En France, il règne dans les campagnes un certain malaise face aux industriels qui tentent d'imposer certains articles très défavorables aux producteurs. »
- « Les contrats proposés par les industriels ne répondent absolument pas à la volonté que vous avez affichée pour un équilibre de la filière plus favorable aux éleveurs. »
- « Tous les contrats présentés aujourd'hui sont des contrats verticaux. Ils vont exacerber la concurrence entre entreprises et bassins laitiers au détriment du revenu des producteurs. »
- « Les négociations ont lieu en catimini par des groupements qui n'ont pas toujours d'existence légale, la rédaction qui en découle n'est pas toujours compréhensible par les paysans. »
- « Ceux qui refuseront de signer des contrats qui ne leur apportent pas suffisamment de sécurité seront-ils pénalisés ? »
- « Beaucoup de contrats dans leur rédaction ne font que reproduire les accords tacites qu'ont aujourd'hui les agriculteurs avec leur laiterie. »
- « Des débats ont lieu en parallèle avec les tractations en cours : journées JA, rapprochement d'organisation pour positionner d'autres propositions, etc. »
- « Le débat sur la coopération n'a pas eu lieu. Les coopérateurs n'ont pas eu leur mot à dire dans la cacophonie des échanges. »
Téléchargez la lettre de la Confédération paysanne à Bruno Le Maire.