Une manifestation était organisée jeudi à la laiterie d'Ucal de Belleville-sur-Vie (Vendée), à l'appel du Collectif des éleveurs de chèvres, de la Fresyca et de l'Union caprine 49. Les éleveurs exprimaient leurs inquiétudes sur l'évolution du prix du lait de chèvre pour 2010, et protestaient contre la marche arrière de l'Ucal : la hausse de 15 €/1.000 litres accordée depuis mars 2009 n'a pas été maintenue en janvier 2010.
Une centaine d'éleveurs s'étaient mobilisés, selon les organisateurs. L'ambiance était très tendue.
Après une période de recul, la filière caprine a connu en 2009 une collecte plus abondante que les années précédentes. Cette hausse des volumes a mis un coup de frein aux importations, qui progressaient depuis plusieurs années (90 millions de litres en 2009).
Les éleveurs redoutent un recul des prix pour 2010. Pourtant, « l'essentiel de notre marché (60 % de nos valorisations), à savoir les ventes en libre-service dans les GMS, continue à progresser en volume (+3,2 %) et en valeur (+4 %), rappelle la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec). Une baisse du prix du lait est injustifiable et insupportable. » La FNEC « appelle à la raison l'ensemble des transformateurs ».
Pour sa part, la FRSEA du Poitou-Charentes a rappelé, jeudi, dans un communiqué, qu'un « abandon brutal des importations n'est pas la solution miracle ». En effet, la filière risque de se trouver confrontée à un lait étranger bradé, qui risque d'entraîner une spirale à la baisse pour les prix.
Pour la Fresyca, cette baisse des prix est à relativiser. Les abattages massifs (60.000 chèvres) aux Pays-Bas pour cause de fièvre Q devraient diminuer les disponibilités de lait hollandais pour l'exportation.
La FRSEA assure vouloir « réactiver la maîtrise de la production », tout en « préservant l'installation des jeunes ». Il estime qu'il faut réfléchir à la gestion du lait excédentaire, au niveau interprofessionnel mais aussi avec les autres acteurs européens de la filière. Pour cela, les responsables de la section caprine ont rencontré le 20 janvier 2010 le président d'Eurial, Guy Maingret, et le directeur d'Ucal, Joseph Giraud.