A l'occasion de la Journée mondiale du lait, le 1er juin prochain, les industriels du lait de consommation ouvriront les portes de leurs usines au grand public. Cette initiative a été lancée par la FAO (1) en 2001, et la filière française organise des actions pour la deuxième année. En 2014, près de 10.000 visiteurs avaient été accueillis. Pour cette édition, neuf usines feront découvrir leurs chaînes de production entre le 27 mai et le 7 juin 2015. Le détail de ces journées est accessible sur le site Journeemondialedulait.fr.
Le Syndicat national des fabricants de lait de consommation (Syndilait) veut saisir cette opportunité pour communiquer sur le lait-boisson, ont expliqué Gianpaolo Schiratti et Emmanuel Vasseneix, respectivement président et vice-président du Syndilait, lors d'une conférence de presse le 19 mai 2015 à Paris. En effet, les achats de lait s'érodent régulièrement, les Français lui préférant la consommation de fromages et de yaourts. Pour cela, il présente deux autres initiatives. Tout d'abord, le lancement imminent du logo collectif de la filière, « Lait collecté et conditionné en France ». Les premières bouteilles portant ce logo apparaîtront dans peu de temps dans les linéaires, pour atteindre la moitié des volumes en septembre. Le Syndilait soutient également une initiative du Collectif du « petit déjeuner à la française », auquel appartiennent également les industriels des jus de fruits, du pain et des confitures. Leur objectif : enrayer le déclin du petit-déjeuner. Syndilait envisage de donner 200.000 litres de lait à des associations caritatives, afin de constituer 1 million de petits-déjeuners qui seront distribués aux plus démunis, assortis de kits d'information et de consultations nutritionnelles.
« Beaucoup plus de lait dans les années qui viennent »
Dans un contexte de fin des quotas et de hausse attendue de la production, les industriels misent plutôt sur le marché mondial pour écouler les volumes supplémentaires. « C'est une nouvelle ère qui s'ouvre, souligne Gianpaolo Schiratti, également directeur de Candia. Il y aura probablement beaucoup plus de lait dans les années qui viennent. La filière s'est préparée à davantage de volatilité des marchés laitiers. Pour cela, elle s'est restructurée, a mis en place des actions individuelles ou collectives, comme la construction de tours de séchage et les contrats sur les marchés à terme, et a assuré ses débouchés. Nous regardons quels pays ont encore une faible consommation, donc où il existe un marché potentiel. »
Au niveau mondial, la consommation de lait de boisson (54 litres par habitant et par an en moyenne) est très hétérogène selon les pays. Mais l'Asie et l'Afrique se mettent à l'heure occidentale, et leur demande croît rapidement. En Chine, la consommation a fait un bond entre 2008 et 2014, avec une hausse de près d'un tiers des volumes (passant de 7 à 9,2 milliards de litres). Dans ce pays, les petits formats de 125 à 200 ml prédominent, avec une demande croissante en laits spécifiques (aromatisés, premium, bio ou pour enfants). « Les laits aromatisés représentent 65 % des ventes totales de lait en Indonésie, et 32 % en Chine », souligne Gianpaolo Schiratti.
Sur ces débouchés, la France est rudement concurrencée, en particulier par ses voisins du Nord. Ces derniers viennent parfois marcher sur ses plates-bandes. Ainsi, l'Allemagne et la Belgique déversent parfois des flots de briques de lait sur le marché français. Entre septembre 2014 et février 2015, les volumes provenant de ces deux pays ont augmenté de 42 % par rapport à l'année précédente. Pour autant, « à long terme, nous restons très optimistes sur la filière du lait de consommation au niveau mondial, au vu de l'évolution des habitudes de consommation ».
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(1) FAO : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.