La coopérative de commercialisation Faircoop France espère vendre ses premières briques de lait « équitable » d'ici à la fin de l'année.
Lundi 4 juin, à Val-d'Izé (Ille-et-Vilaine), une vingtaine de producteurs s'étaient déplacés pour assister à la présentation du projet de lait « équitable » FaireFrance. Ce concept, porté par l'European Milk Board (EMB), se décline d'ores et déjà dans cinq Etats membres : Autriche, Allemagne, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg. Dans l'Hexagone, c'est la coopérative Faircoop France qui sera chargée de la commercialisation des produits laitiers sous la marque FaireFrance. Le lancement est prévu au 1er juillet.
Faircoop France fonctionnera sur le même principe qu'en Belgique. Il s'agira d'une coopérative de commercialisation (achat et revente de lait), mais pas de collecte. « Les producteurs continueront à livrer l'ensemble de leur lait à leur laiterie habituelle, a insisté Richard Blanc, président de Faircoop France. Mais ils achètent des parts de la coopérative et touchent des dividendes en fin d'année. C'est comme une activité complémentaire. »
Erwin Schopges, président de Faircoop Belgique, et Philippe Massoz, son directeur, accompagnent Richard Blanc dans son tour de France pour présenter ce qui se fait déjà en Belgique : la coopérative achète des briques de lait demi-écrémé et de lait chocolaté à un industriel luxembourgeois, avec son propre packaging. Le lait est produit en Belgique et acheté sur le marché spot. La coopérative commercialise aussi de la crème glacée bio, faite sur commande par une laiterie belge.
Les éleveurs sociétaires en font la promotion sur les points de vente, en particulier les grandes surfaces (Carrefour, Champion, Intermarché), à raison d'une demi-journée par an pour 5 parts achetées. « Le lait équitable répond à la demande des consommateurs, qui cherchent un produit de proximité, a souligné Philippe Massoz. Les permanences se passent toujours très bien avec le public. Sur le prix final, ce sont 0,10 €/l vendu qui reviennent aux producteurs (au prorata du nombre de parts). Cet argument porte bien auprès des consommateurs. »
Commencer par la commercialisation du produit, plutôt que de créer une usine, nécessite moins de capitaux. « Pour démarrer le projet FaireFrance, 3 millions d'euros suffisent, calcule Richard Blanc. Soit 1.000 adhérents à 3.000 euros, par exemple. » Il a annoncé être en contact avec un industriel français pour la transformation. Le lait utilisé sera exclusivement produit dans l'Hexagone, une obligation qui figure dans le cahier des charges de FaireFrance. Quand la coopérative sera créée, les grandes surfaces seront démarchées. Objectifs : un lancement d'ici à la fin de l'année, et entre 1 et 2 % du marché français du lait demi-écrémé d'ici à trois ans. Puis, pourquoi pas, élargir la gamme à d'autres produits, comme la crème glacée mais aussi l'emmental ?
Pour bénéficier des conditions d'adhésion les plus avantageuses, il faut signer le chèque (100 € par part, à raison de 10 parts au minimum et de 40 au maximum par personne) avant le 30 juin. Et adhérer à l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli) ou à l'Organisation des producteurs de lait (OPL, Coordination rurale), porteurs français du projet. En effet, l'EMB étant propriétaire de la marque « Lait équitable », seuls ses membres (Apli et OPL pour la France) peuvent l'exploiter. Une obligation qui pourrait en freiner certains.
A l'issue de la réunion, la moitié des éleveurs se sont déclarés prêts à s'engager immédiatement dans le projet. Les autres souhaitaient un temps de réflexion. En attendant, Richard Blanc, Erwin Schopges et Philippe Massoz poursuivent leur périple en camping-car, en Bretagne cette semaine, après l'est et le nord de la France, et avant le sud.
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