Le gouvernement et les agriculteurs allemands sont opposés à une augmentation des quotas laitiers dans l'Union européenne, telle que l'a proposée la Commission le mois dernier, ont indiqué leurs représentants jeudi.
«Je mets en garde contre une augmentation des quotas laitiers», a déclaré le ministre de l'Agriculture, le conservateur Horst Seehofer, qui s'exprimait avant l'ouverture du salon de l'agriculture «Grüne Woche» («Semaine verte») de Berlin.
«Je sais que certains au sein de l'Union européenne sont d'un autre avis», a poursuivi le ministre. Pour lui, «la pérennité (de l'agriculture) est plus importante. Quand les prix seront élevés de façon durable, alors on pourra augmenter les quotas.»
Bruxelles a proposé à la mi-décembre d'augmenter de 2% les quotas laitiers dans l'UE à compter du 1er avril prochain, pour répondre à la forte croissance de la demande mondiale dans le secteur. L'augmentation prévue correspondrait à 2,84 millions de tonnes de lait supplémentaires à répartir entre les 27 Etats membres. Ceux-ci devront avaliser la proposition d'ici à avril.
L'Allemagne est, avec la France, un des plus gros producteurs européens de lait et ses éleveurs profitent de la hausse des prix «après plusieurs années noires», a rappelé jeudi le président de la fédération allemande des agriculteurs (DBV), Gerd Sonnleitner.
Mais «nous n'avons absolument pas besoin d'une augmentation des quotas laitiers», a-t-il insisté, «nous ne le supporterons pas».
«Ce n'est tout simplement pas faisable», a déclaré pour sa part Bernd Voss, vice-président d'un groupement d'agriculteurs pro-environnement, invoquant les effets sur l'environnement d'une intensification de la production laitière.