La profession agricole en Bretagne cherche à faire évoluer son image pour inciter les jeunes à se former aux métiers du secteur.
«L'agriculture présente une diversité de métiers passionnants et une ouverture sur le monde qu'on n'a pas toujours su faire valoir», déclare le président de la chambre régionale d'agriculture, Jacques Jaouen. «On ne peut pas toujours dire que ça ne va pas. Il faut travailler sur notre communication», ajoute-t-il.
Plus de 90% des jeunes qui suivent une formation agricole trouvent un emploi, relève la DRAF. Pourtant, la Bretagne, première région agricole européenne, connaît une baisse des vocations.
La chambre d'agriculture et la FRSEA estiment leurs besoins en recrutement en 2008 à 1.600 postes pour 1.000 personnes formées chaque année.
Les emplois du secteur agricole sont extrêmement variés: près de 80 métiers en production animale ou légumière, horticulture, machinisme ou jardins et espaces verts.
Pour contrer le désintérêt, les professionnels de l'agriculture et de l'enseignement agricole réfutent point par point les idées reçues sur la pénibilité du travail ou les bas salaires. Ils multiplient les réunions d'information et les salons des métiers de l'agriculture dans les départements bretons.
Ainsi, font-ils valoir, le niveau bac est le minimum requis pour s'installer et bénéficier des aides publiques. En Bretagne, 60% des agriculteurs qui s'installent ont le niveau du bac professionnel et un quart le niveau du brevet de technicien supérieur agricole (BTSA), constate la chambre d'agriculture.
Les salaires ont suivi cette hausse des qualifications. «Selon une étude réalisée dans le Finistère, le salaire moyen des salariés est de 1.200 euros net et peut aller jusqu'à 2.000 euros pour les postes à responsabilité», assure Philippe Martail, en charge de l'emploi et de la formation à la FRSEA. La pénibilité du travail s'allège grâce à des améliorations techniques.
Malgré ces progrès, on observe, «en 10 ans, une baisse des effectifs de 10% dans l'enseignement agricole breton», souligne Jacques Gallon, de la DRAF. De plus, un tiers des jeunes formés ne travaillent pas dans le domaine agricole, estime-t-on.
«Aujourd'hui, il y a 1.300 places vacantes dans les établissements scolaires agricoles bretons», ajoute le directeur de la DRAF, Louis Biannic. «On a des classes qui fonctionnent à demi-capacité selon les secteurs. Je voudrais que cette filière puisse réussir à attirer des jeunes.»
Un défi que lance également Jacques Jaouen: «Le secteur agricole doit inciter plus de jeunes à suivre une formation agricole. Il doit aussi recruter hors de notre milieu et de nos frontièresµ.»