Même si le scénario de la «fin programmée» de la filière laitière de Midi-Pyrénées n’est pas écarté, le groupe de prospective mis en place par CER France Midi-Pyrénées et la chambre régionale d’agriculture favorise aujourd’hui une autre évolution. Les moments difficiles vécus par les éleveurs pourraient entraîner une «écorelocalisation» de la production, reposant sur les réseaux régionaux et la protection de l’environnement.
«La crise économique et financière peut favoriser une forme de protectionnisme tendant à relocaliser les productions», indique-t-il. Par ailleurs, les préoccupations environnementales se confirment et engendrent des comportements éco-citoyens, comme par exemple, l’intérêt toujours soutenu des consommateurs pour les produits bio.
Or, la production bio est soutenue par les pouvoirs publics et certains industriels de la région ont besoin de davantage de matière première. En outre, les divers plans de protection de l’environnement (plan de performance énergétique, directive nitrate, agenda 21…) amènent une réflexion nouvelle autour du choix des systèmes de production, tandis que la crise énergétique pénalise toujours les transports.
Parallèlement, la poursuite de la régionalisation des quotas a permis de maintenir la collecte et la réorientation des aides en faveur des systèmes herbagers et de montagne concerne un grand nombre de producteurs de Midi-Pyrénées, qui disposent aussi de soutiens à l’investissement dans le cadre du plan bâtiment.
Enfin, les industriels et les coopératives restent ancrés dans la région et le marché de proximité est toujours demandeur. C’est ce qu’a compris l’entreprise Onetik, dans le Pays Basque, qui a créé quatre marques de laits régionaux (Basquilait, Lait Pyrénées…), produits selon un cahier des charges spécifique, pour lesquels les éleveurs bénéficient d’une prime.
La coopérative aveyronnaise Jeune Montagne, qui valorise son lait en fromage de laguiole et en aligot, a payé ses producteurs 486 €/tonne en 2008. Une niche de 13 millions de litres par an qui fait vivre 80 producteurs.
Penser régional Selon le groupe de prospective, Midi-Pyrénées doit se dégager des orientations nationales en travaillant sur les spécificités régionales de la production (coût de production …) et de la valorisation des produits finis. L’évolution unique du prix national ne peut pas s’appliquer aux produits fabriqués dans le Sud-Ouest. |