Le gruyère produit en France peut désormais coexister aux côtés de son rival suisse, à condition toutefois d'avoir des trous : la Commission européenne a annoncé, mercredi, l'avoir ajouté à sa liste des indications géographiques protégées (IGP). Jusqu'ici, seul le gruyère produit en Suisse était autorisé à porter cette appellation par un accord bilatéral entre la Confédération et l'Union européenne.
Contrairement à son homologue suisse qui n'en a pas, le gruyère français doit avoir des trous « allant de la grosseur d'un pois à celle d'une cerise », a précisé Bruxelles. Pour éviter toute confusion entre les deux appellations, le pays d'origine du gruyère français « devra être indiqué dans le même champ visuel que la dénomination gruyère dans des caractères de même taille », a expliqué la Commission dans un communiqué.
Afin de ne pas entraîner de confusion avec le drapeau suisse, les producteurs français de ce fromage à pâte ferme au lait cru de vache devront également se garder d'apposer sur leurs emballages « tout drapeau, emblème, signe ou autre représentation graphique susceptible d'induire les consommateurs en erreur ».
La proposition de l'exécutif bruxellois d'enregistrer la dénomination Gruyère comme IGP avait reçu en décembre 2012 l'avis favorable du comité d'experts européens concerné, mais devait encore être officialisée par un règlement d'exécution.
La dénomination IGP désigne des produits agricoles et des denrées alimentaires étroitement liés à une zone géographique, dans laquelle se déroule au moins leur production, leur transformation ou leur élaboration. Des produits comme le sel de Guérande, les volailles de Loué ou la clémentine de Corse bénéficient déjà de cette appellation.
A télécharger : le règlement européen créant l'IGP "Gruyère"