A deux semaines du congrès de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) à Aurillac (Cantal), les professionnels tirent la sonnette d'alarme sur la nécessité de valoriser spécifiquement les produits laitiers de montagne.
« C'est une question de survie à l'aube de la fin des quotas et face à la volatilité des marchés laitiers », souligne Michel Lacoste, président du Comité interprofessionnel des fromages cantal et salers, et administrateur à la FNPL.
« Des surcoûts entre 4 et 15 % limitent la réactivité et une restructuration par un simple accroissement des volumes. Seule une politique différenciée peut sauver la montagne », poursuit-il.
Le paiement d'une CVO (cotisation volontaire obligatoire) par les transformateurs depuis 2009 permet aux producteurs auvergnats de toucher entre 1.240 euros (en zone fourme d'Ambert et bleu) et 4.600 euros (dans la zone du saint-nectaire) par an avec une référence de 180.000 litres.
« Il est indispensable que cette plus-value au lait transformé en AOC, soit 30 % du litrage auvergnat, soit maintenue », insiste Michel Lacoste.
Un autre fer de lance est la création d'une marque détenue par les producteurs. Pour l'heure, le « Lait montagne » est en tête des ventes de lait chez Carrefour, sans aucune retombée économique pour les producteurs.
Les montagnards revendiquent aussi l'augmentation du plafond d'attribution de l'aide au lait de montagne, qui est actuellement de 20 euros pour 1.000 litres.
La montagne à la loupe Une part de 25 % du territoire est en zone de montagne, avec 16 % des exploitations pour 10 % de la collecte française. Une étude récente du Cniel chiffre la spécificité de ces exploitations, qui affichent 89 % de systèmes herbagers, un quota moyen de 179.000 litres et 35 vaches (263.000 l et 43 vaches en France), et une productivité de 5.000 l, contre 6.100 l en moyenne nationale. Le maillage d'emplois y est plus dense, avec 2,7 emplois par 100 ha de SAU (2,3 en moyenne). |