Une étude sur le marché mondial du lait et des produits laitiers, publiée par l'unité de recherche et de conseil pour le secteur agricole et alimentaire de Rabobank, estime que le déficit du marché chinois sera difficile à résorber à moyen terme, tandis que l'autre géant asiatique, l'Inde, devrait faire appel aux importations plus fréquemment au cours des trois ou quatre prochaines années.
Les importations de produits laitiers par la Chine ont décollé en 2009, lors de la crise du lait contaminé à la mélamine, qui avait poussé des consommateurs chinois à préférer des produits importés, et alors que les cours sur le marché mondial étaient plutôt faibles.
Le phénomène aurait pu être temporaire, mais, en 2010, la Chine sera pratiquement le principal importateur sur le marché laitier mondial, estime Robobank. Cela s'explique par une proportion de consommateurs chinois qui continuent de préférer les produits importés, malgré l'assurance du gouvernement que les produits locaux sont maintenant sains.
Aussi, la production de lait du pays a davantage reculé en 2008 et en 2009 que ce que les autorités ont annoncé, estime l'étude. La volonté de promouvoir un nouveau modèle de grandes unités de production pourrait prendre plusieurs années à se mettre en place.
Avec une croissance de la consommation de 5 à 6 % par an, à moyen terme, les importations de la Chine pourraient rester à un niveau élevé au cours des trois, quatre prochaines années.
En Inde, l'autosuffisance est de plus en plus difficile à assurer pour les produits laitiers. Pour ce marché, de petits déficits représentent des volumes substantiels à l'échelle des échanges internationaux, souligne Rabobank.
Pour les trois, quatre prochaines années, le marché indien pourrait rester globalement équilibré, mais plus tendu que par le passé, avec des achats de matières grasses laitières et moins d'exportation de protéines.
L'Inde a mis en place un plan de développement de la production laitière d'ici à dix ans, rappelle aussi l'étude
Pour l'ensemble du marché mondial, une progression de la consommation de 2,2 % par an est prévue par Rabobank au cours des cinq prochaines années, ce qui serait une croissance soutenue.
Les cours des produits laitiers sur le marché mondial ont progressé depuis 2006 et l'étude prévoit qu'ils devraient rester élevés à moyen terme, mais volatils.
La reprise de la production mondiale de lait engagée en 2010 pourrait, quant à elle, être ralentie à court terme par plusieurs facteurs, le niveau élevé des coûts de production et le manque de capacité d'investissement des producteurs, notamment.