Plusieurs dizaines de producteurs laitiers bloquaient jeudi matin les sept sites d'Entremont en Bretagne pour dénoncer le prix du lait payé par le groupe fromager et faire pression pendant des négociations prévues dans la matinée à Rennes.
Un septième site, l'usine de Guingamp (Côtes-d'Armor), a été bloqué vers 05h00 par des éleveurs.
Cinq autres sites bretons étaient bloqués depuis mercredi soir et un sixième, la plate-forme logistique de Brécé (Ille-et-Vilaine), entamait jeudi sa quatrième journée consécutive de blocage. Aucun incident ni dégradation n'était à déplorer sur ces sites, selon les gendarmes.
Christian Mazuray, président du groupe Entremont Alliance, a appelé à la fin des blocages, lors d'une conférence de presse mercredi à Rennes. «Nous regrettons les blocages qui ne sont pas sans conséquences financières, ça ne peut pas perdurer», a-t-il dit.
Selon lui, ces conséquences sont déjà «considérables» pour l'entreprise. Le blocage de la plate-forme de Brécé notamment coûte «plusieurs dizaines de milliers d'euros par jour».
La direction d'Entremont doit rencontrer jeudi à partir de 10h00 dans un hôtel de Rennes les représentants des éleveurs bretons pour tenter de trouver une issue au conflit.
«Les blocages seront maintenus jusqu'à l'issue de la réunion», a prévenu mercredi Dominique Langouët, responsable des Jeunes Agriculteurs (JA) Ouest, qui souhaite «maintenir la pression pendant la réunion».
Les producteurs bretons, qui fournissent environ 70% du lait traité par Entremont Alliance, premier producteur d'emmental en Europe, multiplient depuis une douzaine de jours les actions contre le groupe fromager pour réclamer de meilleurs tarifs.
Confrontés à une hausse de leurs coûts de production, ils reprochent à l'entreprise d'avoir profité d'une récente dérégulation du secteur pour leur imposer en juillet un prix du lait collecté inférieur à celui qu'ils escomptaient sur la base de l'ancien système de fixation des cours.
